Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 84.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment, il entra au conseil des Anciens, d’où il ne sortit que par la révolution du 18 brumaire, à laquelle cependant il ne s’était pas montré fort opposé. S’étant alors retiré dans son département, il y vécut en paix, jouissant d’une fortune qui s’était passablement accrue par les vicissitudes de la révolution. Le gouvernement impérial le créa baron ; et ce fut dans cette position que le trouva la chute de Napoléon en 1814. Cette révolution ne parut pas d’abord l’atteindre, mais en 1815, après le retour de l’île d’Elbe, lorsqu’il vit la plupart de ses anciens collègues reparaître sur la scène, il accepta la nomination du département de l’Indre à la chambre des représentants, où il se fit peu remarquer. Il se hâta aussitôt après la dissolution de cette chambre de retourner dans ses terres ; et il se flattait d’y vivre en paix, lorsque la loi d’exil qui fut prononcée contre les régicides en 1816, le força de quitter la France. Il se réfugia en Belgique, et ne revint qu’après la révolution de 1830 dans sa patrie, où il mourut quelque temps après. M—dj

THADÉE de Messine, agronome du treizième siècle, a écrit en 1261, Historia hierosolymitana, qui se trouve parmi les manuscrits du collége de Saint-Clément à Prague, avec la note suivante qu’on lit en tête : A. D. 1362, Nic. de Cremsir Archidiaconus Boleslaviciensis D. Sup. Caroli IV, Pronotarius emit hunc libellum pro 30 sol, den. in Avinione, et libenter emisset meliorem, si tanta ibi tunc omnium rerum caristia non fuisset. G—y.

THAER (Albert), agronome célèbre, était né en 1752, à Celle, dans le pays de Hanovre. Fils d’un médecin, il se destina lui-même à cette profession, et se rendit à Gœttingue pour y faire ses études. La dissertation : De actione systematis nervosi in febribus intermittensibus, qu’il composa pour obtenir le grade de docteur, appela sur lui l’attention publique. Reçu docteur en 1774, il retourna dans sa ville natale, pour s’y vouer à la pratique de la médecine ; mais cette carrière sembla d’abord lui offrir peu d’attraits, et il parut la négliger pour s’appliquer à l’étude de la philosophie. Il prit alors une part très-active à plusieurs travaux littéraires ; ce qui l’amena à vivre dans l’intimité d’hommes fort distingués par leur savoir. Cependant il n’abandonna pas entièrement la pratique médicale, et même il acquit la réputation d’un docteur dont l’œil pénétrant et le cœur sensible avaient auprès des malades les meilleurs résultats. Nommé médecin de la cour dans la Grande-Bretagne, il devint médecin ordinaire du roi de Prusse, en 1777. Cependant, quelle que fût l’estime qu’il avait acquise dans son art, son extérieur froid et sa sensibilité excessive lui en rendirent la pratique très difficile. Il ne pouvait supporter la vue de ses amis, quand il les croyait en danger, et se voyait forcé de s’éloigner d’eux. Ce caractère de faiblesse, si contraire aux nécessités médicales, le força de chercher des distractions dans la culture des fleurs. Mais ce goût ne put l’occuper longtemps. Voulant se créer une sphère d’action plus vaste, plus féconde en résultats, et qui lui fît oublier les pénibles moments qu’il passait au lit des malades, il se tourna vers l’agriculture en grand, qui lui parut réunir ces avantages. Ayant commencé par lire tout ce qui