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il voulut faciliter l’étude de Dioscoride. Ce fut en séparant, dans le traité de matière médicale de cet auteur, ce qui tient directement à l’histoire naturelle, des prescriptions pharmaceutiques, et le dispersant sous des titres particuliers de manière à pouvoir les trouver facilement au besoin. Ainsi il passa successivement en revue ce que les plantes comparées les unes aux autres ont de particulier dans leur ensemble ou leur port, leurs tiges, leurs feuilles, leurs fleurs, leurs fruits et leurs graines, mais toujours d’après les expressions mêmes de l’auteur grec ; en sorte qu’il le soumet comme malgré lui à un enchaînement méthodique. Il ne fut perfectionné que long-temps après, en quoi il diffère essentiellement de Ravisius ; car, quelques divisions générales exceptées, celui-ci ne reconnait que l’ordre alphabétique. On sentit l’avantage de cette marche, et l’opuscule de Textor fut reproduit à Venise en 1537, et par Keyber à la suite de la traduction latine du Traité des Plantes de Book, en 1552, Stasbourg. — Textor (Vincent) a publié un Traité de la nature du Vin et de l’abus tant d’icelui que des autres breuvages par le vice d’ivrognerie. Genève, chez Gabr. Chavier, 1604, in-8o. D—p—s.

TEXTORIS (Joseph Boniface), médecin de la marine, né à Toulon, le 24 février 1773, fils d’un médecin également célèbre, fit ses études médicales sous lesyeux paternels, et, dès l’année 1787 fut employé comme auxdiaire dans les hôpitaux de celte ville. Embarqué en 1790 couime aide-chirurgien sur la frégate /a i>/i- nerve, qui fut envoyée dans l’Adria- tique pour en observer les côtes et les positions, il prit dans ce voyage beaucoup de notes qui depuis lui furent d’un grand secours pour le Mémoire qu’il lut sur les antiquités de l’île de Th.isos, à l’.icadémie de Toulon, dont il fut un des ibndateurs et le premier secrétaire. Eu 1798, il ét.iit médecin eu chef du vaisseau le Tonnant^ qui fit partie de l’es- cadre chargée, non de prendre pos- session de Venise, mais de remettre cette ville aux Autrichiens, et d’en enlever les richesses ou les débris maritimes pour les transporter à Tou- lon , sous les ordres de Tainiral Brueys, qui devait presque aussitôt les conduire à Aboukir, où ils al- laient être la proie des Anglais. Dans tout cela Textoris n’eut à s’oc- cuper que de la santé de.<j équipages, et il traita avec beaucoup de succès une épidémie dont lui-même fut près d’être victime. Pour son bon- heur, il ne fut pas de l’expédition d’Egypte. Étant resté à Toulon, il y fut nommé au concours chirurgien de première classe, et presque aus- sitôt chargé de se rendre en Espa- gne pour y soigner les blessés du combat d’Algésiras. Revenu à Tou- lon, il fut obligé de s’enfermer, de nouveau dans le lazaret, pour trai- ter une meurtrière épidémie qui s’était manifestée dans l’équipage de VÂtlas, ôoni il parvint à sauver la plus grande partie. Mais atteint lui- même par le terrible fléau, il y eut succombé si son épouse, par le plus admirable dévouement , ne se fût enfermée avec lui au lazaret jus- qu’à sou entier rétablissement. L’an- née suivante ( 1803), il alla se faire recevoir docteur à Montpellier où sa thèse inaugurale fut une Disser- talion sur le scorbut, ce fléau des gens de»mer. Personne assurément c’était mieux que lui h même de traiter un pareil sujet, et les gens