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de la république romaine et des Césars, jusqu’à l’empereur Commode. VI. On trouve aussi dans les Mémoires de l’académie de Varsovie un grand nombre de dissertations et discours prononcés aux séances de l’académie. La dissertation sur les Muses, insérée dans le premier volume des Mémoires de l’académie, a été publiée séparément, Varsovie, 1801, in-8º, et traduite en latin par l’auteur même, Varsovie, imprimerie des Piaristes, 1801, in-8º. La dissertation sur le Soleil, comme divinité païenne, insérée dans le tome VII des Mémoires de l’académie, est remarquable par l’étendue des recherches. Tous les ouvrages d’Albertrandy sont écrits dans un style pur, élégant ; ses pensées sont fortement exprimées, les périodes sont pleines, arrondies ; on sent que c’est un Polonais qui a étudié et qui possède parfaitement la langue de Tite-Live et de Cicéron. Comme fondateur et président de l’académie de Varsovie, Albertrandy avait ouvert la première séance. Il parut, contre son discours, une brochure anonyme adressée à la Société des amis des sciences (en polonais), Varsovie, 1801, in-8º. Ou y reproche à Albertrandy d’avoir étouffé les mouvements de son cœur, et parlé contre sa conviction. Le prélat, déjà septuagénaire, ne crut point devoir répondre à une critique, d’ailleurs assez modérée. Albertrandy a laissé en manuscrit : I. Histoire de Pologne, pour les trois derniers siècles, expliquée par les médailles de l’époque. II. Choix des annales polonaises jusqu’au règne de Vladislas IV. III. Histoire d’Étienne Battori. Ces manuscrits étant tombés entre les mains des parents du défunt, on n’a publié jusqu’à présent que l’Histoire de Battori, (en polonais), Varsovie, 1823, in-8º. G—y.

ALBIGNAC (Louis-Alexandre d’), né le 22 mars 1739 à Arrigas près du Vigan, entra au service à l’âge de seize ans, avec le grade de sous-lieutenant, dans le régiment de Hainaut infanterie, et se trouva l’année suivante au siège de Saint-Philippe dans l’île de Minorque. Le régiment de Hainaut ayant été réformé après la guerre de sept ans, Albignac alla joindre en Amérique celui de Boulonnais, dans lequel il obtint une compagnie. Plus tard il fut appelé au commandement de la Piève d’Istria, en Corse ; il y resta jusqu’au 30 décembre 1772, et fut alors nommé lieutenant-colonel du régiment de Pondichéri, qu’il commanda en l’absence du colonel. En 1778 le général anglais Munro vint faire le siège de cette ville avec une armée de vingt-deux mille hommes ; la garnison, commandée par d’Albignac sous les ordres du général Bellecombe, gouverneur de la place, n’était que de sept cents hommes. Elle fit néanmoins une longue défense, et obtint une capitulation honorable. La conduite qu’avait tenue d’Albignac pendant ce siège lui valut le titre de colonel du régiment de Pondichéri, de brigadier d’infanterie dans les colonies (22 août 1780), et, l’année d’après, une pension de 2,400 fr. sur le trésor royal. Il continua de servir dans l’Inde, où il fut employé à-la-fois comme major-général de l’armée et comme brigadier. Le 13 juin 1783 il se trouvait, avec la brigade d’Austrasie qu’il commandait, et le reste de l’armée française forte de dix mille hommes, au sud de Goudelour, seule place que la France possédât encore sur le continent indien, lorsque le général anglais Stuart, à la tête de dix-sept