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de ceux qui identifient à Palantho, la fille d’Èvandre et la sœur de Pallas. C’était le mont Palatin personnifié. Ou dit qu’elle avait donné son nom à cette montagne, honneur qu’au reste lui disputent Paies, Palantho, les deux Pallas, Pallas l’Évandride et Pallas l’aïeule d’Évandre, et les Pallante de Pallanlium ou Pallantia en Arcadie. Palatie avait un beau temple sur le mont Palatin, et un prêtre chargé de son culte portait le titre de Palatual ou Palatuar. Palatual était aussi le nom du sacrifice qu’on lui offrait.

PALÉMON, Palæmon, Παλαίμων, fils d’Athamas et d’Ino, et frère de Léarque, s’appelait d’abord Mélicerte. Athamas, dans un accès de fureur, veut tuer Ino, Léarque et Mélicerte. Léarque expire collé contre la muraille. Ino se jette dans les ondes tenant Mélicerte dans ses bras. Ils sont changés en dieux marins : Ino prend le nom de Leucothée, Mélicerte celui de Palémon. Ténédos et Corinthe honoraient Palémon. Les jeux isthmiques mêmes furent institués en son honneur par Glaucos, et c’est Thésée qui, en les rétablissant, les plaça sous l’invocation de Neptune. Dans le temple de ce dieu à Corinthe, Leucothée et Palémon formaient une triade avec lui, et chacun des trois dieux avait son autel. Ou descendait par un escalier dérobé dans une chapelle basse où Palémon en personne faisait sa résidence. Ténédos offrait au jeune dieu des enfants pour victimes. — Palémon veut dire lutteur ; Mélicerte, c’est Melkarth, c’est-à-dire Hercule, dont la vie mythique n’est qu’une longue lutte. Leucothée avec Mélicerte dans les bras, c’est Addirdaga avec Dagou ou Ichthys. Comp. Athamas et Portumne. — Trois autres Palémon sont : 1º fils de Vulcain ou de l’Argonaute Étole ; 2º fils d’Hercule et d’Iphinoé (ou l’identifie à Sophax) : 3º fils de Priam.

PALÉMONE, Palæmonius, fils de Lerne ou de Vulcain et Argonaute.

PALÈS, déesse italique dont le culte fut principalement célèbre dans Rome, présidait, du moins selon l’opinion vulgaire de ses adorateurs, à l’augmentation et au bien-être des troupeaux. Mais probablement les doctrines antiques attachèrent un tout autre sens à son nom qui semble avoir le rapport le plus étroit avec le phalle et Pallas, et qui souvent même est pris pour le nom d’une divinité mâle. Fît-on abstraction de cette dernière circonstance, il est clair que Palès, dans cette hypothèse, aurait été la grande génératrice, la mère par excellence. Les nomades de l’Italie primitive se plurent sans doute à voir en elle la fécondatrice des troupeaux, leur unique richesse, et métamorphosèrent ainsi la haute divinité cosmique en simple déité champêtre. C’est sans doute aussi sous l’influence de cette idée générale que des anciens identifièrent Cybèle et Palès. La transformation fréquente du nom de Palilies (fêtes de Palès) en Parilies (dérivé de parere) peut de même donner à penser que dans l’idée de Paies entre celle de génératrice. Nous venons de voir que la fête de Palès se nommait Palilies ou, par une légère altération, Parilies. Elle se célébrait le 21 avril (11 des calendes de mars), le jour même auquel la tradition plaçait la fondation de Rome. Quoique les invocations des bergers annonçassent que l’on rendait ainsi hommage à la protectrice des troupeaux, les cérémonies principales indiquent plutôt des demandes expiatoires. Il est vrai que l’expiation, la