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BIOGRAPHIE
MYTHOLOGIQUE.

A

AÆDÉ, fausse ortographe pour Aœdé (Ἀοιδή), que nous écrivons AÉDÉ.

AAR-TOION, dieu suprême des Iakoutes ou Sochalar (en Sibérie, gouvernement d’Irkoutsk, à l’ouest des Samoièdes sur les bords de la Léna), est regardé par eux comme le créateur (Billings, Voyage dans le Nord de la Russie asiat.). On lui donne pour femme Khoubé-Khatoun dont le nom signifie brillante de gloire. Celui du dieu se traduit par chef miséricordieux.

ABAD figure dans le Dabistan comme le souverain le plus ancien d’un empire qui aurait embrassé l’Assyrie, la Médie, la Perse, l’Inde. C’est à lui que l’on attribue l’institution des quatre castes ; treize autres Abads le suivent et forment avec lui une double pléiade, ou, si on l’aime mieux, un groupe duodénaire de Treize-Douze, comme Aditi-Kaciapa et ses douze fils chez les Hindous, comme en Égypte Fré, avec les douze dieux élémentaires et planétaires. Il faut se rappeler ici avec combien de facilité on peut passer de treize à quatorze, par l’adjonction d’un aïeul : le père alors n’est plus que son émanation. Ainsi d’Heimdall incarné descendent toujours treize héros, un fils (son représentant) et douze petit-fils. D’autres mythologies offrent en grand nombre des exemples analogues. Toutefois songeons que le Dabistan n’est vraisemblablement qu’une œuvre moderne et controuvée. (Voy. la Symb. de Creuzer, tr. fr. de Guigniaut, I, p. 671, n. i). Abad en persan et en hindoustan signifie ville.

1. ABADDIRS, en général les aérolithes ou météorites pris comme dieux. Voy. Bétyles.

2. ABADDIRS, divinités africaines que St Augustin (Ep. xvii ou xliv, selon les éd.) dit avoir été adorées a Carthage. Münter (üb. die vom Himmel gefall. Stein. dans les Antiquariske Abh., p. 257 et s.) les regarde, probablement à cause de la parité du nom, comme identiques aux météorites sacrés nommés tantôt Abaddirs, tantôt Bétyles (Voy. ce dernier mot) par les anciens. Depuis il a modifié son opinion et admis que les Abaddirs peuvent être les Cabires (Relig. d. Karthage, p. 87). Peut-être est-ce dans la fusion des deux idées que se trouve la vérité. Le culte rendu aux météorites n’a d’autre base que l’idée de la divinité de la pierre. Or, cette pierre-dieu étant tombée du ciel au milieu des éclairs et d’une détonation semblable au retentissement de la foudre, il a été facile de voir dans le bloc informe tombé du ciel un