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t 20R h La religion d’Iran est comme nnefêteperpëtuelleenl’houneur de l’œuvre divin. » De là encordes conceptions fabuleuses de la licorne et de la martichore , animaux imaginaires dotes par l’allégorie, l’un des qualités et de la bienfaisance d’Ormuzd , l’autre de la cruauté et de la puissance exterminatrice d’Ahriiùan. Ceci nous amène naturellement à parier des représentations en usage dans le culte zoroastérien.Il est aujourd’hui parfaitement convenu, tant d’après les passages des anciens bien lus et bien interprétés que d’après les textes formels et l’esprit du Zend-Avesta , que les Perses n’étaient point idolâtres , et que, familiarisés avec les notions les plus hautes comme les plus pures sur la Divinité, ils ne rendaient au feu, aux astres, aux planètes, qu’un culte de dulie. Aussi Payne Knight {Inq.intothesymhol. lang. ^ §. 93 ) les nomme-t-il les Puritains du Paganisme. On tomberait cependant dansune grave erreur si l’on pensait que leur culte resta aussi simple que celui des Juifs, et qu’ils ne représentèrent point les êtres supérieurs. Non-seulement ils représentèrent souvent les Izeds et les Fervers avec des formes humaines ; mais les monuments de Persépolis sont , comme les ruines de l’Egypte ancienne , remplis de ligures ou de membres d’animaux allégoriques , qui tous sans doute sont les emblèmes de quelques divinités. Parmi les principales se remarque la tête d’épervier ( tioaÇ, l’oiseau sacré par excellence ) pour représenter Zervane Akerene. Le lion , l’hyène , l’aigle, le corbeau , occupent aussi un rang distingué dans cette bizarre galerie , un des monuments les plus curieux du zoomorphisme ^ et l’on retrouve des degrés analogues dans les divers ZOK 461 grades des initiations mithriaques. Ces initiations , si fameuses dans l’Occident, à partir du second siècle de notre ère, et dont, quoique le Zend-Avesta se taise sur elles, il faut certainement rapporter l’origine à la caste sacerdotale d’Iran , nous présentent aussi un grand nombre de traits symboliques relatifs au zoomorphisme. La robe léontique , donnée à une classe d’initiés, est depuis le haut jusqu’en bas chamarrée de figures d’animaux. Les bas-reliefs mithriaques s’accordent tous à représenter le Dieu invincible , le Dieu soleil , Mithra immolant d’un coup de poignard le taureau primordial sur lequel il est porté , et qu’attaquent simultanément un chien, un serpent, un scorpion. Ce n’est point ici le lieu de faire l’historique des mithriaques, ni d’examiner le sens précis de leurs allégories , double tâche qu’ont remplie avec autant d’érudition que de génie, Creuzer ( Relig. de VanLiq. , liv. 11 , ch. I , pag. 378-382 de la trad. fr. ) et M. Silvestre de Sacy ( Myslèr. du Pagan. de Sainte-Croix , tom. II , pag. i47-i5o). Il nous suffit de constater que des animaux y sont encore représentés , et toujours dans un sens allégorique, ce qui exclut également et l’idée de simplicité , et le soupçon d’idolâtrie. Ne nous étonnons point cependant si quelquefois le peuple prenant le signe pour la chose signifiée , et peu apte à remonter du symbole au génie qu’il représentait , fut accusé de rendre hommage à des objets inanimés. Tel est l’inconvénient de toute religion qui veut mettre l’abstrait sous des formes trop concrètes, etqui, aulieudespiritualiser les choses de la terre, matérialise les êtres célestes. Cependant, quoique l’enseignement ésotérique fût réservé pour l’intérieur des collèges