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/i56 ’ ZOK même viennent comme pour disputer contre rexccllence de la nouvelle religion, qu’au fond ils ne devaient pas plus haïr que l’ancienne , puisque ni l’une ni l’autre n’était celle des Vëdas et desBellîs, et ils cèdent, dès le commencement de l’entrevue, la victoire à Zoroastre. Rentrés ensuite dans leur patrie avec des croyances différentes de celles qu’ils avaient emportées , ils veulent sans doute y e’teudre le zoroastérisme ; et Darius prête à leur éloquence le secours de ses soldats ; mais^ pour indemnité, il annexe à ses vastes domaines quelques peuples de l’Inde (les Orites, les Arbites, les Pasirites, etc.). C’est sansdoute au milieu de ces événements que Zoroastre meurt au comble de la gloire , et dirigeant, du fond des temples de la Bactriane, ou du haut du cyprès^ qu’il a fait qualifier du titre d’arbre de vie , les affaires religieuses de l’empire de Perse. Au reste , nous devons rappeler que, selon quelques écrivains orientaux modernes, il meurt au sac de Balkh , avec Lohrasp , père de Darius. Mais comme cette version ne .s’appuie ni sur la majorité ni sur l’authenticité des témoignages , on peut sans scrupule la négliger ; et c’est à tort que l’abbé Foucher, s’en exagérant l’importance ( Voyez le Mém. déjà cité, Mém. de l’acad. des inscript, _, tome xxvii), a été conduit, en grande partie par ces renseignements, à imaginer ses deux Zoroastrcs. L’abdication de Lohrasp , sa retraite , sa vie monacale , sa mort violente au milieu des sujets qu’il commandait malgré son grand âge, et au milieu des nombreux sectateurs de la nouvelle religion , sont peut-être aussi des faits d’une antre époque , gratuitement transportés sous Darius , et rattaches sans raison à la vie de Zoroastre. Peut-être aussi ZOR ne sont-ils qu’une altération presque méconnaissable de l’histoire du faux Smerdis, prédécesseur et non père de Darius, assassiné au milieu de ses mages , par les satrapes perses. Confondant ce massacre , immortalisé dans la suite, par l’institution d’une fête dont Hérodote traduit te nom par celui de Magophonie (massacre des mages), avec celui dont les Scythes purent se souiller dans leurs guerres avec l’Iran , les modernes Asiatiques s’imaginèrent probablement que cette vaste boucherie tenait à une invasion étrangère et non à une réaction politique, à un changement de dynastie , à un revirement de la puissance momentanément reconquise par les Mèdes , et presque aussitôt ravie à ceux-ci par les Perses. Ils pensèrent aussi que ce prince , toujours enfermé au milieu de ses mages ^ avait abdiqué, pour se livrer aux pratiques d’une haute dévotion, et que par conséquent il était le père du roi alors régnant. De cette manière il devient inutile d’examiner qui fut ce Lohrasp, de se demander s’il faut y voir Hystaspe lui-même , élevé par son fils au gouvernement de la Bactriane, ou Cambyse ou Cyrus que la plupart cependant s’accordent à reconnaître dans Ke-Khosrou. 11 est à propos maintenant de répondre à quelques questions relatives soit au rôle religieux et politique , soit à la moralité de Zoroastre. Touchons d’abord le premier point : Zoroastre fut-il un imposteur ? fut-il , comme l’insinue ou le lui reproche hautement Anquetil, cupide, violent, persécuteur ?

Relativement à l’accusation 

d’imposture , on a allégué contre notre philosophe sa retraite dans une grotte , ses prétendues conférences avec Ormuzd , ses espèces de miracles ou opérations magiques I J