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ZOR la Grèce j tantôt tournant ses forces sur les provinces limitrophes de l’Inde, et en annexant des lambeaux à son empire. Tel est justement l’ensemble qu’offre la légende de Zoroastre : des démêles avec le roi de Touran , et une invasion dans les Indes. Peu importe ensuite qu’à propos de ces de’mêle’s ils amènent sur la scène un roi Ardjasp , qui peut-être ne fut pas réellement contemj)orain de Ke-Gustasp , et qu’ils anioncè-Icnt des événements passe’s, les uns sous Ninus , les autres sous Cyaxare 1*=^. :1e fait central, authentique, qu’ils ont brodé à leur guise, ne s’en montre pas moins clairement. De plus , «n sait que Darius pendant la longue durée de son règne donna le premier une constitution au vaste empire dont Cyrus n’avait point eu le temps d’être le législateur , et qui , ])endant les règnes agités de Cambyse et du mageSmerdis, avait sans doute senti le besoin d’être gouverné d’après des lois fixes et une règle uniforme. La religion seule, dans les temps reculés où la civilisation était encore si imparfaite _, pouvait remplir un tel but , et réunir en un faisceau les divers royaumes soumis par le génie de Cyrus. Aussi ne conteste- 1- on point que les opérations de Zoroastre furent faites dans un but et dans un sens politiques autant que dans des vues religieuses. C’est ce que la lecture du Vendidad et du Boundehech achève de mettre hors de doute. Enfin les Perses et les mahométansnousprésententaussisouvent leur Ke-Gustasp àlstakhar qu’à Ealkh, alors chef-lieu du magisme et métropole de la nouvelle religion. Or , Istekhar est Persépolis , et ce n’est qu’à partir de Darius que cette ville magnifique devint le séjour des monarques persans. Dans la suite ZOR 45^ même, elle fut aussi la capitale religieuse de tout l’empire. C’est là que les princes reçurent la consécration royale, que les mages tinrent leurs assemblées les plus célèbres, que l’art couvrit les murailles , les temples , les palais, les tombeaux, de symboles sacrés et d’hiéroglyphes. Persépolis y berceau et sépulcre des rois , cité lumineuse des fils du Soleil , était pour les pieux sujets de la race hystaspide, ce que Jérusalem était pour les Hébreux , et ce que dans la suite la Mecque fut pour les musulmans. Mais rien de tout cela n’existait encore avec cette prédominance de formes à la naissance de cette religion : Hérodote même, qui se tait complètement sur Zoroastre , et dont le silence a été allégué fort mal à propos, il nous semble, comme une preuve de l’antériorité du prophète sur le monarque , dit formellement que les Perses , adorateurs des éléments et des astres , ne leur élevaient ni temples ni autels ni simulacres. Cette simplicité excessive doit-elle être considérée comme état primitif d’une religion qui dans la suite se surchargea de cérémonies dramatiques et d’ornements empruntés aux arts ? ou bien n’est-elle que la simplification d’un culte originairement plus compliqué et plus riche ? Crtte dernière supposition ne peut soutenir l’examen. En eftct, sans nous demander lequel est le plus conforme à la nature et à la marche ordinaire de l’esprit humain d’al 1er du simple au composé , ou du composé au simple, qui ne voit que puisque long-temps après Darius la Perse et même l’Asie mineure étaient remplies d’Ateehgâ hs , 011 se rassemblaient les disciples de Zoroastre , la complication des rites suivit la simplicité ? Comment d’ail-