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ZOR an ou Ir-an ( la plaine ; , et formait uii vaste empire en deçà du Tigre , tandis que l’autre empire s’étendait de ce fleuve aux Paropamises et à rindus. C’est donc avec assez de probabilité que l’illustre chronologisle voit la double invasion des armées touraniennes en l’Iran, dans les deux expéditions de Ninus contre Oxuarle, ou le roi del’Oxus , expéditions qui se terminent, Tune par une retraite désastreuse , l’autre par la dévastation et la soumission du royaume dont on ne parle plus que comme d’une satrapie sous Asar-Adan-Pal. Cette explication cependant ne l’emporte pas sur celle de l’hypothèse précédente , qui nous montre les Scythes descendant de leurs montagnes , s’emparant du plat pays , s’y maintenant plusieurs années, ce qui eut lieu sous Cyaxare l*^. , et enfin pliant à leur tour sous le maître légitime qui vient reconquérir son royaume et les tailler en pièces. Le plus raisonnable sans doute est de les combiner ensemble de telle sorte , que les deux invasions successives ^ par exemple , soient tirées de quelques vagues souvenirs des conquêtes delN’inus , tandis qu’au contraire les détails de l’invasion victorieuse , et la courte durée de la conquête auront été empruntés aux traditions non moins incertaines et incomplètes du règne de Cyaxare. Mêler ainsi les particularités de deux actions étrangères l’une à l’autre , et chronologiquement éloignées , n’a rien que de très-ordinaire chez un peuple dont l’histoire est peu différente des Mille et une nuits. Exigera-t-on après cela qu’ils soient fidèles à cette même chronologie tant de fois violée, au point de ne mettre que sous Ninus ou sous Cyaxare l^^. les événements empruntés à l’histoi-ZOR 45. re de leur règne ? Non , ils les transporteront hardiment aux temps de Darius I^’. , soit qu’ici ils s’abusent par l’identité des noms (Cyaxare I^’. est aussi appelé Darius le Mède), soit que leur légèreté habituelle et leur insouciance du vrai les conduisent naturellement au mensonge plutôt qu’à la vérité. C’est donc en vain que Volney, tirant avec rigueur les conclusions des prémisses qu’il a posées, décide qu’Ardjasp est Ninus et Gustasp Oxuarte. Quant au système qui recule Zoroastre dans les ténèbres d’une antiquité indéfinie , et selon quelques-uns antédiluvienne, il est impossible de l’admettre si l’on songe au contenu du Zcnd-Avesta , à la répétition fréquente du nom de Gustasp qui ne saurait y avoir été interpolé tant de fois , aux préceptes qui prouvent une civilisation et une sociabilité déjà avancées _, aux traces nombreuses et évidentes de judaïsme que tous les commentateurs y ont remarquées. Songe -t- on d’ailleurs que le Zend-Avesta contenait vingt-un livres , masse énorme , et que , lors même qu’avant le déluge quelques hommes privilégiés auraient connu l’écriture, il eût été impossible , avec les âpres et peu flexibles instruments qu’on employa long-temps pour peindre la pensée , de buriner une aussi considérable série d’ouvrages ?

11 faut donc en revenir au sentiment 

de ceux qui font de Zoroastre le contemporain du grand Darius. Que ce prince se soit ou non nommé Hystaspe , toujours est-il très-probable que toute la dynastie à laquelle il transmit le trône, fut connue dans l’Asie sous le nom d’Hystaspides ou Hysta spes . Ainsi , dans la suite , le premier Ptolémée fut souvent désigné par le nom de Lagus, qui était celui de sou père. Ainsi plus tard en- 29..