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ZOR p. 384) , Beausobre {Hist, du manichéisme ^ i. , p. 36i),etles philologues les plus illustres de l’ëpoque actuelle, ne reconnaissent qu’un homme de ce nom. Ce n’est pas que des personnages obscurs ou insigniliants n’aient pu le porter tout comme le réformateur de la Perse. Mais ce n’est pas là que gît la dilliculte j il s’agit seulement d’examiner si les aventures mises par la tradition et les documents authentiques sur le compte de Zoroaslre sont celles d’un ou de plusieurs individus. Or , si l’on fait abstraction des détails ridicules ou incroyables, et d’ailleurs inutiles, la vie entière de notre prophète se réduit à deux points , une réfurmalion religieuse et la rédaction du Zend-Avesta. Certainement , il ne serait nullement extraordinaire que le réformateur n’eût point écrit : le christianisme offre un exemple frappant de cette conduite dans le chef de la religion. Mais il semble encore plus naturel d’écrire. Ainsi agit Mahomet ; ainsi agit Zoroastre , si nous nous en rapportons au Zend - Avesta dont nous avons plus haut démontré l’antiquité. Dès-Ws il devient nécessaire de n’admettre qu’un personnage , et tout l’édifice de Foucher croule de lui-même comme inutile et vain. En effet, à l’entendre, le premier Zoroastre aurait fondé la religion du magisme, et le second n’en aurait été que le régulateur et le scribe. L’erreur du docte académicien vient de ce que , comme presque tous les savants de l’époque , il se laissait abuser par une équivoque de mots. Zoroastre, disait-on^ était le chef du magisme. On entendait par - là qu’il en était le fondateur, et une fois cette hypothèse admise , comme des documents ultérieurs prouvaient irréfragablemenl que la reli-ZOR 44 ? gion des mages était antérieure à l’époque à laquelle on place presque unanimement Zoroastre , on a été obligé d’imaginer un autre prêtre ou prince de ce nom. Tout cet échafaudage devient superflu lorsque l’on songe que Zoroastre n’a jamais été’ que réformateur d’un système religieux infiniment antérieur. De plus cette supposition, purement gratuite, laissait les choses absolument dans le même état ’, car avant le règne de Cyaxare I^’"., sous qui Foucher fait vivre le premier Zoroastre , les mages existaient et enseignaient une religion analogue à celle qui régna encore quinze siècles en Perse , et dont notre prophète ne prétendit que régulariser les formes en les ramenant à leur pureté primitive. Il ne reste donc à ce système que l’avantage d’expliquer plus aisément que tout autre quelques difficultés chronologiques ; nous y reviendrons. Pour l’instant remarquons que le but de l’auteur n’est point rempli. Mieux vaudrait avecZoëga.qui au moins a fait preuve de profondeur , identifier le premier Zoroastre avec Hom , premier auteur des formes de ce culte que Zoroastre prétendit réformer et rendre fixe par des livres canoniques. Mais ici la solution en apparence si contraire à ceux qui ne reconnaissent qu’un Zoroastre est tout-à-fait dans leur sens : car par-là même on leur accorde ce point qu’un seul et même Zoroastre vint , n’importe de quelle manière, modifier les croyances et les cérémonies religieuses de l’Iran, et consigna ces modifications dans le Zend- Avesta. Qu’une religion primitive , la même au fond , régnât depuis dans le pays , et que Hom en ait passé pour l’inventeur , c’est ce qu’il est impossible de nier ; mais c’est une question secondaire pour