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446 ZOR que Manès et Mazdek qui e’taient en état de découvrir la fourberie, ne l’ont pas soupçonnée. Les mahométans n’ont pas relevé l’imposture. Les chrétiens persécutés par les Perses, et attentifs sans doute à leur conduite , ne la leur ont pas reprochée. Enfin le faussaire a si bien réussi, que ses ouvrages ont passé depuis chez les Perses et chez les mahométans pour les vrais ouvrages de Zoroastre^ et les livres qui avaient perpétué la connaissance de la langue zende, ceux qui depuis Zoroastre jusqu’aux troisième et quatrième siècles, avaient porté le nom de ce législateur , ont été absolument abolis , il n’est pas même resté de traces de leur existence , quoiqu’ils continssent exactement les mêmes dogmes que ceux de l’imposteur. Si l’on trouve le projet vraisemblable, et l’exécution de ce projet possible , le monstre d’Horace ( Humano capiti ^ etc. ) ne doit rien présenter de ridicule, et le pyrrhonisme triomphera sans peine de l’évidence. » Il nous semble qu’après la lecture de ce passage il est impossible de soupçonner encore la supposition des livres zends qui sont parvenus jusqu’à nous. Quant aux interpolations nombreuses , loin de prouver contre l’authenticité du recueil , elles semblent au contraire déposer en sa faveur ; car on n’interpole que des livres authentiques , de même que l’on n’attribue à un auteur les ouvrages qu’il n’a point faits ^ qu’autant qu’il en a composé un grand nombre. L’existence d’un homme , d’un législateur nommé Zoroastre est donc pour nous un fait incontestable. Mais n’y en a-t-il qu’un ? Les Orientaux sont unanimes sur ce point. Chez les Grecs et les Latins au contraire il est à chaque instant fait mention de ZOR plusieurs personnages de même nom. Ainsi Platon parle d’un Zoroastre de Pamphylie , ami de Gyrus. Avant Hostane le Mage, dit Pline ( Hist. nat. , liv. xxx ) , vécut Zoroastre de Proconèse. Selon Cedrenus, la Perse donna le jour à un Zoroastre, célèbre astronome. D’aU’ très nomment un Zoroastre de Chaldée, probablement le même que celui dont Pythagore aurait été le disciple à Babylone , et que le Zoromasde , savant chaldécn , auteur d’ouvrages sur les mathématiques et la physique , mentionné par Suidas. Enfin on peut remarquer que Zoroastre dans Agalhias est qualifié de fils d’Ormuzd ( o fioO|t/a(T(^£wç ) , tandis que dans Clément d’Alexandrie , il porte le titre de fils d’Armène ou d’un Arménien (b Aopsv/ou), nom propre que les savants regé dent comme une dépravation d’i psiuocviov , Ahriman. Cette divi gence n’indiquerait-elle pas d( Zoroastres ? Cette multiplicité de moignagcs a été pour quelques é( vains tellement imposante, qu n’ont point hésité à reconnaître tn quatre et même cinq Zoroastre sans prétendre néanmoins assigï l’époque de chacun d’eux» Il en rait alors de Zoroastre , disent- il comme il en est de Baechus et d’Hercule : on a réuni sur un seul des homonymes tout ce qui avait été opéré par chacun d’eux. L’abbé Foucher {Mémoires de VAcad. des Inscript. , tom. xxvii , pag. 254, ^tc. ) n’en veut admettre que deux , au moins comme personnages historiques et religieux^ et Zoëga, Ahhandlungen ûber, etc. , en s’écartant de lui dans plusieurs particularités, tombe d’accord sur ce point. Au contraire Hyde, (deRelig. vet. Pers. jci.2^, p. 3o8l Prideaux {Hist. des Juifs, tome