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ZOR où sans doute il en existait, comme aujourd’hui , au moins un exemplaire dans chaque atechgâh. Il est vrai qu’une tradition universellement reçue en Asie porte qu’Alexandre, voulant détruire le culte du feu dans la monarchie qu’il venait de conquérir , ordonna de remettre entre ses mains tous les livres deZoroastre , et qu’effectivement on lui en remit vingt-six. Mais est-il présumable que les mages si attaches à un culte qui pour eux était la source des honneurs , des richesses et de la puissance _, et auquel d’ailleurs ils pouvaient croire, aient livré, soit tous les ouvrages, soit tous les exemplaires, sans en réserver quelques-uns , ou, si l’on exigeait que chnque temple en donnât un , sans en faire prendre copie ? Notons aussi que, quelques -uns de ces livres étant devenus le bréviaire des mages , il était facile sans doute à ce corps hiérarchique, en réunissant ses souvenirs à une époque plus heureuse , de retrouver le Zend à peu de choses près dans son état primitif ; et l’on ne peut douter que, si réellement les ouvrages saints ont été livrés au conquérant macédonien , oa ne les ait ainsi reconstruits immédiatement après sa mort. Les généraux qui se proposaient le paitage de la vaste succession laissée par ce prince ne s’occupaient sans doute guère de la religion, des vaincus ; et dans ce cas même il est impossible d’admettre que gouvernant alors avec une autorité presque souveraine, chacun dans une provhice, ils aient tous déployé une égale sévérité contre les possesseurs des livres zends. Seraitce donc à une époque postérieure , et quand les khalifes renouvelèrent la prétendue persécution d’Alexandre contre le magisme, que la supposition d’un recueil canonique aurait eu ZOR 445 lieu ? Mais , d’abord , comment dans ces temps d’ignorance , les faussaires orientaux, encore moins instruits et plus dupes de leur imagination que les Grecs, auraient-ils eu l’art de se conformer si exactement pour l’histoire , la géographie et la religion, aux données de l’antiquité, sans jamais laisser percer l’esprit d’un siècle plus moderne ? Écoutons ici Anquelil ( Journal des suivants , ann. i’]6g ) : « Lorsque les chrétiens combattaient la religion des Perses, et dans le temps que les mahométans leurs ennemis déclarés attaquaient leur culte et leur empire, qu’ils les traitaient d’jdolàtres sur l’idée générale qu’ils s’étaient formée de leur reliçjion , et que les vrais ouvrages de Zoroastre, monuments de cette religion , étaient répandus ca Perse, dans l’empire romain , un imposteur a composé les livres zends qu’il a donnés pour ceux du législateur des Perses. Loin de se rapprocher des ennemis de sa religion, ce faussaire a rassemblé dans son ouvrage exactement ce que les Grecs et les Latins, depuis Hérodote jusqu’à Pholius, nous disent des mages, (le leurs dogmes^ de leurs cérémonies , c’est-à-dire, qu’il a écrit ce qui était écrit , connu , ce qui animait les ennemis des Perses contre eux. De plus il a eu l’attention de ne rapporter ^ dans vingt-un volumes, aucun trait d’histoire, de ne nommer aucun roi, aucune puissance ennemie, aucr.n prêtre postérieur à Gustasp et à Zoroastre , ou du moins le hasard a fait disparaître les ouvrages où il en faisait mention. Ce fourbe a choisi, on ne sait pourquoi, une langue morte et entendue pourtant des prêtres perses , qui traduisirent bientôt SCS bvres on langue vulgaire ( en pehlvi ). Les sectaires perses ^ tels