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ZOR clusion plus avantageuse. Car, puisque ces livres existent, ils ont été’ composés par quelqu’un. Or , si originairement ce quelqu’un a seul écrit ou du moins pulilié ces livres ; s’il a vécu à une époque convenablement reculée, c’est lui que nous appelons Zoroastre. La question ne porte donc plus que sur l’âge, ou Taulhenticité de ces livres. JNolons ici que par livres zends nous n’entendons que ceux dont l’ensemble forme !e Zend-Avesta, c’est-à-dire, les trois livres du Vendidad-Sadé et le Boundehccli j encore retrancherions - nous volontiers le Boundchech , qui n’existe aujourd’hui qu’en pehlvi, et qui a été si misérablement dédguré. 11 ne peut donc être question ni du Sadder ni de celte foule d’opuscules apocryphes dont on gratifie Zoroastre, ni même des célèbres Oracles magiques , malgré toutes les analogies qu’ils présentent avec les doctrines du Zend. Plus bas , nous donnerons la nomenclature de tous ces écrits. Quant au Zend-Avesta, nous commencerons par avouer que nous ne le possédons point tel qu’il est sorti de la main de Zoroastre. D’abord le Boundehech n’est qu’une traduction du Zend en pehlvi, ou plutôt une compilation,rédigéeen partie sur les livres sacrés, de fragments empruntés à des auteurs et à des siècles différents. On peut en dire autant des lechts-Sadés ; et dans le F endidad-Sadc lui-même, le commencement semble avoir été bouleversé et sans doute mutilé à plaisir ; ce qui est surtout indubitable pour les Jzcchnés. Mais ni le désordre introduit dans l’économie de ces livres , ni les interpolations ou les retranchements ne démontrent que l’ouvrage entier est apocryphe. Au contraire, toutes les preuves extrinsèques se réunissent en ZOR 443 faveur de l’authenticité. Qu’on feuilleté les historiens et les philosophes de la Grèce depuis Hérodote , qui esquisse l’histoire des guerres médiques environ quatre cent quatre-vingts ans avant notre ère^ jusqu’à Porphyre, Ammien Marcellin et Photius ; partout , dans cet espace de plus de dix siècles , on retrouve les doctrines , les symboles , les idées , la manière du Zend-Avesta. Strabon ( Géographie . livre xv) parle des Atechgàhs ou Pyrées de la Cappadoce ; et Pausanias décrit avec son soin ordinaire les temples du feu élevés en Lydie. Dans Xénophon ( Cyropéd. , livre vin), on voit les mages comme aujourd’hui les mobeds , chanter un hymne à la divinité, au lever de l’aurore ; et Agalhias , livre II , fait mention de la fête remarquable dans laquelle on tue le serpent et les créatures d’Ahriman. Hom, avec sa double nature et son double caractère, Hom , tour- à-tour législateur divin et arbre de vie , se retrouve dans Plutarque, de Isideet Osiride, ainsi que cette lutte si célèbre entre les deux principes , lutte dont s’occupent d’ailleurs Platon , Aristote , Hécatée d’Abdère , et d’autres encore. Le dogme bien plus élevé de Zervane Akerene , principe unique et suprême^ base de la dyade militante , générateur et modérateur des puissances qui ont créé et qui gouvernent le monde, se lisait au rapport de Damascius ( de PrincipiiSj Voy. Wolf, Anecdota grœca , tom. m, pag. 209 ) , dans les historiens Hermippe, Eudème et ïhéopompe , et dans Théodore de Mopsueste , selon Photius. Enfin , il n’est pas jusqu’aux noms de Sag-Didet d’Iecht-Ormuzd qui ne se soient glissés, le premier dans Èusèbc, Prœparat. Ei^ang. , liv. vi, pag. 277 ; le second dans Minucius