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438 ZOR du uouveau culte qu’il avait été attaché à sa première croyance, ce prince fit tous ses efforts pour que ses sujets suivissent son exemple, éleva partout de vastes atechgdhs ou temples du feu , établit des moheds , des destours , et écrivit aux gouverneurs des pays voisins de venir à pied visiter le cyprès de Zoroastre. Quelques-uns obéirent ; mais d’autres s’y refusèrent , et même empêchèrent leurs provinces d’accepter le culte nouveau. Cependant Zoroastre se rendait de plus en plus célèbre par des conversions éclatantes, La plus mémorable fut celle du brahme Tchengrenghatchah. Ce sage_, un des plus habiles de l’Inde, avait résolu de venir lui-même convaincre de folie ou d’imposture aux yeux de toute la cour le prophète d’Iran ; et dans cette espérance il avait, pendant deux ans entiers , rassemblé les questions les plus épineuses et les plus diiïiciles à résoudre. La vie d’un homme, disait-il à quatre-vingt mille brahmes qui l’accompagnaient , ne suffirait pas pour en expliquer la moitié. Arrivé dans la capitale de Gustasp , et admis à une conférence publique avec Zoroastre , il se préparait à lui adresser ime de ses questions, lorsque le réformateur, prenant la parole , ordonna à un de ses disciples de lire à haute voix un des nosks qui faisaient partie du Zend- Avesta. Ce nosk contenait la solution de tous les problèmes que Tchengrenghatchah avait si laborieusement et si long - temps médités. Frappé d’un prodige aussi inouï , ce dernier renonça aux dieux de l’Inde , et devint un des sectateurs les plus zélés de celui que naguère il traitait d’imposteur. Tous les sages qui l’avaient suivi imitèrent son exemple , et portèrent le culte d’Ormuzd et des Am-ZOR chadpands dans la belle péninsule d’où ils étaient sortis. Aussi retrouve-t-on encore des traces de cette antique religion dans les plaines de l’Hindoustan. Cependant, quels que fussent les succès et les accroissements de la nouvelle loi , elle se répandait encore trop lentement au gré de l’ardent ré«  formateur et de Gustasp. Le pèlerinage du cyprès se ralentissait. Il fut décidé que le prince secouerait le j oug du roi de Touran, et lui refuserait le tribut accoutumé. « Comment un roi armé du collier de la loi de vérité pourrait -il payer tribut à celui qui adore les idoles ? » A entendre Zoroastre, il fallait même que le souverain infidèle cédât partie de ses provinces , et livrât à Gustasp le royaume de Tchin. On alla jusqu’à l’en sommer par lettres. Ardjasp, tel était le nom du prince touranien ; Ardjasp , à la lecture de cette impérieuse et ridicule sommation, répondit que si Gustasp ne se hâtait de congédier le vil enchanteur qui l’abusait , il lui déclarerait la guerre , et réduirait ses villes en cendres. Ces menaces étaient de nature à épouvanter ^ et Djamasp , vieux ministre d’I ran , etai t d’avis de mettre de la prudence dans les relations avec le prince ennemi. « Qu’esl-il besoin dd » prudence ? s’écrie Zoroastre ; oïl » veut la guerre , faisons la guerre : » marchons. » La victoire, victoire^ sanglante, il est vrai, et souillée dl deuil, est à Gustasp. En effet, aprèi plusieurs batailles où périssent et le frère du roi , Zézir , et les frères d Djamasp , la valeur d’Isfendiar fix la victoire sous les bannières iranie nés. Mais bientôt le vieux prince, j loux de son fils , le fait charger de fers et enfermer dans un cachot. Il part ensuite pour le Sistan, où RoustametZal, son père, commandent Je 1