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43(5 ZÔR n’avait point eu alors de conférences avec Oriniizd. Dans la suite, il quitte son domicile habituel et sa patrie, accompagne de ses parents. Arrivé sur les bords d’un fleuve, il ne voit point de bateau , et songe déjà à revenir sur ses pas, quand obéissant à une inspiration soudaine , il invoque le Seigneur et pose le pied sur les eaux qui ne s’enfoncent point sous son poids. Tous ceux qui le suivent en font autant et traversent à pied sec la surface du liquide. C’était le trente espendarraad ou dernier jour de l’année, et l’on célébrait les JFarvurdianSj c’est-à-dire la fête des âmes de la loi. Zoroaslre y assista, et quelques jours après reprit sa route vers une autre contrée , les yeux baignés de larmes en songeant aux contradictions qu’il allait éprouver. Un pays brillant, fertile, semblable au Paradis , le conduit à une mer dans laquelle il s’engage’ avec autant de conliance que sur le fleuve qu’il a traversé avec ses parents , mais dans laquelle il a de l’eau d’abord jusqu’au talon , ensuite jusqu’au genou , puis jusqu’à la ceinture, etentin jusqu’au cou, sans que du reste il coure le moindre danger. Selon les auteurs orientaux qui racontent religieusement le commencement de ce fait comme un prodige, les quatre hauteurs de l’eau étaient symboiques, et signifiaient que la Loi d’Ormuzd recevrait dans le monde quatre accroissements à quatre époques diilerentcs : le premier sous Zoroastre, le second et le troisième sous les prophètes Uchederbami et Uchedermah, vers la fin des temps, et le quatrif^nie, lors de la résuirection , sous Sosloch qui rendrait l’univers pur comme le l*a radis. De là Zoroastre se rendit dans les monta :gnes , d’où Bahman , la main coi ?verte ZOR d’un voile, l’emmène à travers la fouie des anges jusqu’au trône d’Ormuzd. Nous épargnerons au lecteur le détail des conversations dans lesqi’. elles le futur réformateur du culte entre avec le bon principe et les Amcliapands. Qu’il suliise de savoir que Zoroastre interroge successivement Ormiizd sur la morale , la hiérarchie céleste, les cérémonies religieuses , la fin de l’homme , les révolutions et l’influence des astres. Il finit en lui demandant l’immortalité ; mais bientôt, voyant par une prévision surnaturelle tous les événements qui doiv< nt arriver jusqu’à la résurrection , il renonce à son vœu. Enfin, il reçoit de la bouche d’Ormuzd le Zend-Avesta avec l’ordre de le prononcer devant le roi Gustasp qui doit protéger la loi nouvelle , et donner l’exemple de la piété et de la foi , et il reparaît dans le monde , le Zend dans une main et le feu céleste dans l’autre. Les magiciens et les Dèves (mauvais génies), ins-î truits de son retour, se rassemblent] et forment une armée nombreusej pour s’opposer à son passage. La lecture d’un seul chapitre du livre divin suffit pour dissoudre celte coalition. Les Dèves rentrent sous terre saisis d’elïroi ; les Magiciens demandent grâce ou tombint morts à ses pieds. Zoroastre se dirige ensuite vers Baikh , et marche au palais de Gustasp auprès duquel il veut être introduit ; mais , comme les gardes le repoussent , il fend le plafond ou la voûte du Divan , où ce roi tient sa cour, et descend par l’ouverture, au milieu des grands de l’Iran et des sages les plus célèbres rangés silencieusement autour du troue sur lequel siégeait le monarque. On conçoit la surprise des.i assistants j mais cette surprise fait ;