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quelques Oraisons funèbres entre autres celles de Conr.-Sam. Schurtzfleisch (Voy. ce nom), et des harangues académiques, on a de Gottlieb une foule de thèses et de dissertations. Dans sa thèse sur l’indifférence en matière de religion, il s’était proposé de réfuter quelques-uns des principes mis en avant par J.-Fréd. Ludovici, professeur à l’académie de Giessen, et dont la conséquence immédiate était de proclamer l’inutilité du culte extérieur. Le succès qu’elle obtint engagea l’auteur à revoir son travail, et à lui donner plus de développement. Il le fit reparaître sous ce titre : Brevis et nervosa de indifferentismo religionum commentatio, Wittemberg, 1716,in-8o., inséré dans le tome ii des Disputationes Wernsdorfianæ, et trad. en allemand par God.-Chr. Claudius, Wittemberg, 1731, in-8o., et 1734, avec un nouveau frontispice. Tout en louant l’ouvrage de Wernsdorff, Reimann lui reproche d’avoir fait un usage trop fréquent de l’ironie dans un sujet aussi grave, et de s’être permis contre son adversaire des railleries extrêmement piquantes, et qui s’accordent mal avec l’esprit de la charité, base du christianisme. Les nombreuses Dissertations de Wernsdorff ont été recueillies par Ch. -H. Zeibich, Wittemberg, 1736-87, 2 vol. in-4o., précédées de la vie de l’auteur. Les plus intéressantes sont : du Recensement général ordonné par Auguste ; Recherches sur Apollinaire de Laodicée (V. ce nom, II, 310) ; des Fanatiques de Silésie, et spécialement de Quir. Kuhlmann (V. XXII, 583) ; du Sabbat des Gentils ; l’Histoire de la Confession d’Augsbourg, vengée de quelques critiques récentes ; de la Circoncision ; de l’ouvrage du vrai Christianisme, par J. Arnd (V. II, 512) ; de l’indifférence religieuse, et de l’Autorité des livres symboliques ; de l’Origine et des Progrès de la réforme de Luther ; des Avantages de la Réformation pour l’Église et pour l’État ; de l’impossibilité de réduire aux principes de la confession d’Augsbourg les principes de la réformation opérée par Calvin, etc. Wernsdorff est le chef d’une de ces familles privilégiées, où les talents sont héréditaires. Ses trois fils, à son exemple, se sont distingués dans la double carrière de l’enseignement et de l’érudition.


WERNSDORFF (Gottlieb) l’aîné, né en 1710 à Wittemberg, fit ses études à l’université de cette ville, et y reçut le grade de docteur dans la faculté de philosophie. Nommé professeur de littérature sacrée au gymnase de Dantzig, il obtint, dans la suite, la chaire d’éloquence et d’histoire, et s’acquit par ses nombreux travaux une réputation fort étendue ; son édition des Poésies de Philé (V. ce nom, XXXIV, 46) fut un important service rendu à la littérature grecque. Il venait de mettre la dernière main à celle des Harangues d’Himerius (V. Himerius, XX , 390), qui l’avait occupé long-temps, et qui devait lui donner de nouveaux droits à la reconnaissance des hellénistes, quand il mourut le 23 janvier 1774, à l’âge de soixante-quatre ans. Son travail sur Himerius ne parut que seize ans après sa mort, en 1790, par les soins de J. -Christian Wernsdorff, son frère ([1]). Parmi les autres ouvrages de Gottlieb, on se contentera d’indiquer : I. De constitutionum

  1. (1) Et non pas d’Ernest-Frédéric, comme le dit M. Schœll, Répertoire de littérat. anciennes, 71.