Il mourut, l’an 331 de l’hég. (942-3 de J.-C.). Aussi savant dans l’astronomie que dans la médecine, il a écrit sur ces deux sciences plusieurs ouvrages très-estimés dans l’Orient. Chargé, par le khalife, d’examiner la capacité des médecins de Baghdad et de signaler les charlatans, il reçut la visite d’un homme qu’à son maintien et à son costume il prit pour un habile médecin; mais le prétendu docteur lui avoua qu’il ne savait ni lire ni écrire, qu’il n’exerçait la médecine que parce qu’il y trouvait les moyens d’entretenir sa famille; en même temps il lui présenta un rouleau de dinars , et le pria de ne pas le dénoncer au khalife. Scnan rit beaucoup de la franchise de cet homme , et lui promit le secret , à condition qu’il ne traiterait point les maladies qu’il ne connaîtrait pas , qu’il ne prescrirait ni saignées ni remèdes dangereux , et qu’il se bornerait, comme il avait fait jusqu’alors , à ordonner l’oximel et le julep. — Thabet ben Senan, fils et petit-fils des précédents , aussi versé que son aïeul dans les mêmes sciences , fut médecin de l’hôpital de Baghdad. Il composa une Histoire de son temps , depuis l’an ^.90 de l’hég. ( 902 de J.-C. ) jusqu’à l’an 36o (g-^^o), époque de sa mort. Abou’lfaradj estime, beaucoup cette histoire , qui contient un grand nombre de faits qu’on ne trouverait pas ailleurs. — Helal , fils du second Thabet , médecin , philosophe et Sabéen comme ses ancêtres, ajouta un Supplément à l’ouvrage de son père. A — t. THADÉE. Vof. JuDE. THAHER Al-Khouzaï ben- ?Io-CEiN ben-Masab , fondateur de la dynastie des Thahérides, la première qui ait régné en Perse depuis Tintro-XLV. THA 325 duction du mahométisme, avait servi avec distinction sous 4e khalife Haroun Al-Raschid , et passait pour le plus grand capitaine de soa temps. Lorsque la guerre éclata entre les deux fils de ce monarque {F. Amin et Ma-MOUN ),Thaher commanda l’armée du Khoraçan où régnait Al-Mamoun. Il gagnaprèsdeReï,l’an 195(811), une bataille où fut vaincu et tué l’un des généraux du khalife Amin , remporta une seconde victoire sur les troupes de ce prince , près d’Hamadan ^ assiégea Baghdad ^ la prit, arrêta dans sa fuite l’imprudent Amin, le fit périr l’an 198 (81 3), et assura, par ces exploits , le khalifat à Mamoun. Il fut alors nommé gouverneur de Syrie et de Mésopotamie. Les troubles qui agitaient l’Irak et les diverses parties de l’empire musulman ayant déterminé ce prince à déclarer pour son successeur l’imam Aly Ridha ( Voj Ridua ), ce futThahcr qui , le premier, prêta serment de fidélité au prince alydc , et qui le conduisit à Merou dans le Khoraçan, où résidait le khalife. Aussi disait-il avec orgueil que sa main droite avait placé Al-Mamoun sur le trône , et que sa main gauche y avait élevé Aly Ridha. De là lui vint le surnom de DzoïCl Yéminein ( l’ambidextre ) , quoique d’autres auteurs attribuent à ce sobriquet une étymologie dilFérente. Ce fut encore Thaher qui présida aux funérailles solennelles de l’imam Ridha. Lorsque Mamoun quitta le Khoraçan, Thaher le suivit à Baghdad et fut revêtu de la dignité à’ Al-Scharta (gouverneur ) , charge importante qui fut long-temps héréditaire dans la famille de cet illustre capitaine. Cependant, malgré les obligations que le khalife avait à Thaher , il ne pouvait le regarder sans verser des larmes , i5
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