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sieurs des problèmes proposés aux géomètres par Jean Bernoulli, et que la solution de l’un de ces problèmes contient le germe de la théorie des conditions d’intégrabilité des fonctions différentielles. Il a été professeur de mathématiques à Padoue, ensuite professeur en logique, et enfin en droit à Bâle, membre de l’académie de Berlin, de la société royale de Londres, et de l’institut de Bologne. Il n’a point publié d’écrits séparés ; on trouve quelques morceaux de lui dans les œuvres de Jean Bernoulli, dans les Acta eruditorum de Leipzig, et dans le Giornale de’ Letterati d’Italia. — Le second, Nicolas Bernoulli , né à Bâle le 27 janvier 1695, fils aîné de Jean, annonça de bonne heure de grandes dispositions, et fut, à ce qu’il paraît, l’objet des prédilections de son père, qui le lança lui-même dans les mathématiques, après qu’il eut étudié le droit et pris le grade de licencié. Dès l’âge de seize ans, il soulageait Jean Bernoulli dans sa correspondance avec les géomètres ; il voyagea en Italie et en France ; il fut appelé à Pétersbourg , pour y professer les mathématiques avec son frère Daniel, en 1725, et y mourut le 26 juillet 1726. Avant d’aller à Pétersbourg, il lut professeur de droit à Berne , et fut aussi membre de l’institut de Bologne. Son éloge se trouve dans le t. II des Commentàrii acad. Petrop. Le Ier volume , ainsi que les Acta eruditorum, contiennent quelques-uns de ses mémoires. Plusieurs de ces derniers sont insérés dans les œuvres de son père. L — x.

BERNOULLI (Daniel), second fils de Jean Bernoulli, né à Groningue, le 9 février 1700 , et destiné d’abord, comme son père, au commerce, ne se sentit pas plus de goût que lui pour cette profession : il préféra la médecine, dans laquelle il prit le grade de docteur ; mais pendant ce temps, il cultiva toujours les mathématiques, dont son père lui avait donné des leçons. Il alla en Italie pour étudier à fond les diverses branches de l’art de guérir, sous Michelotti et Morgagni ; le premier, qui était un mathématicien distingué, fut défendu par son disciple dans quelques discussions qu’il eut avec des géomètres, ses compatriotes ; et, en paraissant ainsi sur la scène, Daniel Bernoulli s’acquit déjà beaucoup d’honneurs littéraires. Il n’avait encore que vingt-quatre ans, et on lui proposa la présidence d’une académie qu’on venait de fonder à Gênes ; il la refusa, et fut bientôt appelé à Pétersbourg, avec son frère, pour y professer les mathématiques. En 1753, il revint se fixer dans sa patrie, où il obtint d’abord une chaire d’anatomie et de botanique, puis une chaire de physique, à laquelle on réunit une chaire de philosophie spéculative. Il porta d’abord son attention sur les principes fondamentaux de la mécanique, dont il essaya de donner des démonstrations plus rigoureuses que celles qu’on avait eues jusque-là. Son Traité d'hydrodynamique, fondé sur un principe indirect, celui de la conservation des forces vives, fut le premier qui ait été publié sur ce sujet si important, mais si difficile. De nombreux mémoires, répandus dans les collections académiques de Pétersbourg, de Berlin et de Paris, attestent à la fois son assiduité au travail, et sa grande sagacité ; tous roulent sur des sujets remarquables, ou parce qu’ils tiennent à des applications utiles, ou parce qu’ils offrent des résultats piquants par leur singularité. Pour en citer quelques-uns, nous indiquerons ses recherches sur l’inoculation, sur la durée des mariages, sur le milieu