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riche intomoagli siudi del P. Beccaria, par Tabbë Landi.Le P.Beccaria joignait à la qualité de grand pliysicicn, des connaissances littéraires très-étendues : SCS ouvrages , tant en latin qu’en italien , sont e’crits avec une élégance peu commune , et Ton a de lui quelques sonnets qui prouvent qu’d aurait pu avoir des succès en poésie. Jouissant d une grande considération à la cour et auprès des personnes les plus illustres de son temps, il ncn profita que pour se procurer tout ce qui pouvait faire avancer la science qu’il cultivait. Son esprit était au reste si fortement fixé sur l’objet de ses études, qu’il manquait quelquefois aux petites bienséances de la société, sans que ces oublis pussent diminuer l’estime qu’on avait pour lui. B — be.

BEGGARIA ( Cesar Bonesana , marquis de ), naquit à Milan, en i -jdS. Il avait de vingt-un à vingt-deux ans, lorsque la lecture des Lettres Persannes de Montesquieu développa en lui ses dispositions naturelles pour les «ludes philosophiques. C’est ce que nous lisons dans une de ses lettres confidentielles , dont nous aurons à parler, et c’est encore là qu’il s’est peint lui-même, comme ayant été animé dès-lors par trois sentiments très-vifs : « L’amour de la réputation littéraire, celui de la liberté, et la compassion pour le malheur des hommes , esclaves de tant d’erreurs. » Assurément , rien de plus pur que le premier de ces deux sentiments , de plus noble et de plus touchant que les deux autres ; il fallait seulement que la sagesse Tint régler l’ardeur de tous trois ; il fallait surtout ne pas se méprendre dans les définitions , ne pas appeler du nom à^ erreurs de s vérités salutaires, ne pas traiter à^esclai^age lai soumission à l’ordre nécessaire et aux pouvoirs légitimes : c’était là le da»ger contre le-

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quel notre jeune philosophe avait à se prémunir, en entrant dans la carrière où l’entraînaient son instinct et son cœur. 11 donna, en 1762, son premier ouvrage Du désordre des monnaies dans Vétat de Milan, et des moyens dy remédier, qu’il fit réimprimer à Lucques. La liberté de penser , cette liberté dont l’usage est aussi précieux que l’abus en devient funeste , avait pénétré en France, et commençait à se faire jour en Itahe. A Naples , Génovési avait créé l’étude des sciences morales et politiques. Beccaria rougissait et souffrait pour sa patrie, pour cette belle capitale du Milanez , où , a sur une population de 1 20,000 amcs, » il y avait , disait-il , à peine vingt » personnes qui aimassent à s’instruire » et qui sacrifiassent à la vérité et à la » vertu. » Ses gémissements patriotiques , et les vœux de son active philanthropie, furent non-seulement accueillis , mais parlagés par le comte Firmiani , gouverneur autrichien de la Lombardic , le plus libéral patron qu’eussent dans cette contrée les lettres et les sciences , l’appui et le promoteur le plus généreux de toute ré-, forme salutaire. Encouragé sous de tels auspices , le marquis de Beccaria forma une société d’amis , nourris des mêmes sentiments que lui, et parmi lesquels on distinguait Pierre et Alexandre Vcrri. En songeant à tout le bien qu’avait produit en Angleterre la publication du Spectateur , la société milanaise entreprit un ouvrage périodique du même genre^, intitulé l& Café. Différents traités de littérature et de morale , de physique et de métaphysique, composèrent ce recueil publié pendant les années i • ;64 et i ’i^ !j. Parmi les discussions qu’y fit insérer Beccaria , on remarque celle qui a pour litre : Recherches sur la nature du stjk^ L’auteur y agitait des qucs-