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vendu, pour une somme modique, au célèbre M. Bancks. Aublet avait conservé à ses genres les noms que les indigènes donnent à chaque espèce. Cependant M. de Jussieu les a presque tous adoptés, en supprimant, dans quelques uns, la répétition trop dure des syllabes qui ont le même son. Les botanistes étrangers, Schreber entre autres, se conformant aux lois établies par Linné, les ont changés, soit en tirant les uns du grec, soit en consacrant les autres à la mémoire de quelques botanistes, plus ou moins célèbres, mais qui n’avaient peut-être jamais vu ces plantes, même sèches. Il est douteux que la science ait gagné à ces changements, d’autant plus que ces nouveaux noms sont souvent plus choquants pour l’oreille que ceux qu’ils remplacent. Aublet publia dans le même ouvrage une liste très-peu nombreuse des plantes qu’il avait observées à l’Isle-de-France, et il ne les fit connaître que par la simple citation des noms et des figures donnés par Rhéede et Rumphius, auxquels il les rapporte ; mais il y en a plusieurs qui n’y ont jamais existé. Il cite aussi des plantes de la Guiane, qu’il prétend avoir trouvées à l’Isle-de-France ; mais cela est très-douteux. Il y a ajouté des mémoires curieux, et qui ont de l’utilité, sur l’emploi et la culture de diverses plantes. Beaucoup plus occupé des plaisirs que l’on trouve facilement dans les colonies, que de l’étude de la botanique, Aublet se vantait d’avoir laissé plus de 300 enfants dans les pays qu’il avait parcourus. Il est mort à Paris, le 6 mai 1778. L’abbé Rozier (Journal de Physique, tom. Ier) lui avait dédié un genre ; mais, par une faute d’orthographe, il le nomma Obletia ; Linné l’a réuni depuis aux Verveines, en conservant le nom pour désigner l’espèce sur laquelle on l’avait formé (Verbena Aubletia.) Gaertner lui en a ensuite consacré un ; mais il n’a pas été généralement adopté, parce qu’il avait été donné précédemment au voyageur Sonnerat. Enfin M. Richard, de l’Institut, qui a habité l’île de Cayenne et la Guiane, et de qui on attend une Flore complète de ces contrées, a donné le nom d’Aubletia à l’un de ses nouveaux genres. D—P—s.

AUBREY (Jean), en latin Albericus, antiquaire anglais, né en 1625 ou 1626 à Easton-Piers, dans le comté de Wilt, fut un des premiers membres de la société royale de Londres. C’était un homme également versé dans l’histoire naturelle, la littérature et les antiquités ; d’ailleurs crédule et superstitieux, comme on peut en juger par quelques-uns de ses ouvrages. Il a écrit : I. la Vie de Thomas Hobbes de Malmesbury, restée manuscrite, mais où le docteur Blackbourne a puisé de bons matériaux pour la Vie de Hobbes ; II. Mélanges sur les sujets suivants : Fatalité de jours, fatalité locale, prodiges, présages, songes, apparitions, etc., 1696, et 1721 avec des additions ; III. Voyage dans le comté de Surrey, commencé en 1673, fini en 1692, 5 vol. in-8º, 1719 ; IV. Histoire naturelle de la partie septentrionale du comté de Wilt (incomplète et restée inédite); V. Idée d’éducation universelle ; VI. des Lettres sur la physique et autres sujets intéressants, publiées dans différents recueils ; VII. quelques Notices inédites sur des auteurs anglais, et autres manuscrits. Jean Aubrey a eu part à l’ouvrage intitulé : Monasticon anglicanum, et il a fourni à