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en français sur la syphilis. L’auteur ne se borne point à indiquer les méthodes curatives appropriées aux divers cas : il décrit tous les accidents de la syphilis, toutes les formes que prend cette affreuse maladie, et trace la méthode à suivre dans chaque circonstance. Ce traité, qui est écrit avec précision et netteté, est encore lu, même de nos jours, avec un grand intérêt, par ceux qui veulent étudier convenablement l’histoire de la syphilis ; et la doctrine qui est enseignée dans le livre de Héry, est celle que nous suivons encore, à quelques perfectionnements près, qui sont dus aux progrès que l’art fait chaque jour. F— R.

HERZ (Marc), Israélite, professeur royal de philosophie à Berlin, a cultivé et enseigné, d’une manière remarquable, la physique expérimentale et la philosophie. Né, le 17 janvier 1747, d’un père qui n’était qu’un simple maître d’école, il eut à lutter contre la pauvreté, et contre les préventions attachées au culte qu’il professait. Il triompha de tous les obstacles par une ardeur infatigable pour le travail, qu’alimentait l’amour de l’humanité, et que fécondaient un talent facile, une pénétration vive, une grande habitude de méditation. Il sut s’attirer, soit comme médecin, soit comme savant, une considération personnelle, qui rejaillit sur ses co-réligionnaires. Il fut le disciple de Kant et l’ami de Mendelssohn. En 1777, lorsque Kant, bien éloigné d’avoir obtenu la renommée dont il devait jouir par la suite, commençait à poser les bases de son édifice philosophique, Herz, dans des cours publics qu’il ouvrit à Berlin, et où étaient admises des personnes de toutes conditions, développa, avec une clarté qui n’a pas toujours été l’attribut de ce système, et avec un singulier succès, les vues principales du métaphysicien de Kœnigsberg, quoique sans adopter secrètement toutes les doctrines de son ancien professeur. Par la suite Herz s’affligea de voir succéder à la philosophie kantienne proprement dite, des doctrines qui lui paraissaient oiseuses ou funestes. Son principal ouvrage est une Recherche sur le vertige, imprimée en 1786, dont la première partie considère ce phénomène sous le rapport psychologique, et la deuxième sous le rapport médical. Ses Recherches sur les causes de la différence des goûts, et ses Lettres aux médecins y ont eu deux éditions. Il a publié, eu 1787, son Cours de physique expérimentale. En 1787 et 1788, il combattit, dans le journal hébraïque le Collecteur, l’abus des inhumations précipitées, que la superstition maintenait parmi les israéiites. Il est mort le 19 janvier 1805, conseiller et médecin privé du prince de Waldeck. La médecine était la seule profession libérale que les lois de sa patrie permissent aux Israélites. Il s’y rendit célèbre par la pratique en même temps que par ses travaux théoriques ; il ne s’y distingua pas moins par la noblesse, la moralité de son caractère, et par son désintéressement. D. G—G.

HESER (George), jésuite allemand, né, en 1609, au diocèse de Passau, exerça dans sa société, avec quelque distinction, le ministère de la chaire, joint à renseignement de l’éloquence et de la philosophie : mais c’est surtout comme bibliographe et comme critique qu’il s’est fait connaître, lors de la fameuse contestation élevée sur l’auteur de l’Imitation de J.-C. au XVIIe. siècle, néanmoins Dupin, dans sa Bibliothèque ecclésiastique, ne fait aucune mention de cet écrivain,