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mirent pas que l’artiste achevât cette construction. Ce ne fut qu’en 1604, sous le règne de Henri IV, que Guillaume Marchand y mit la dernière main. Les hôtels de Carnavalet, des Fermes, de Bretonvilliers, de Sully, de Mayenne, etc., furent bâtis par Androuet. Il fut aussi charge’, en 1 5gG, par Henri IV, de continuer la galerie du Louvre, commencée par ordre de Charles XI ; mais il ne put la terminer. Il professait pour la religion reformée, un attachement qui l’obligea de s’expatrier, et de laisser à Etienne du Pcrac, peintre et architecte du roi, le soin de terminer son travail. Androuet-du-Ccrceau mourut dans les pays étrangers. Cet artiste, qui est regarde’comme un des plus habiles architectes de la France, a laissé plusieurs écrits ; les principaux sont : I. Livre d’architecture, contenant les plans et dessins de cinquante bâtiments, tous différents, i559, in-fol., rèimpr. en 1611. IL Second livre d’Architecture, faisant .suite au précèdent, i56i, in-folio. ; m. Les plus excellents bâtiments de France, ouvrage dédié à la reine Catherine de Médicis, et imprimé à Paris, en 1576 et suiv., deux parties en un vol. in-fol., réimpr.en 1Ô07 ; IV. Livre d’architecture auquel sont contenues diverses ordonnances de plans cf. élévations de bâtiments pour seif ^eurs et autres qui voudront bâtir aux champs, 1 582, in-fol. ; V. les Edifices rqpiains, recueil de dessins gravés des antiquités de Rome, faits sur les lieux, 1 585, in — folio ; VI. Leçons de perspective^ 1 576, in-fol. 11 grava lui-mcmc, à rcau-fortc, les j)laiichcs qui accompagnent ces divers recueils. D— t.

ANDRY (Nicolas), surnommé Bois-Regard, né à Lyon, en 1658, sans fortune, vint à Paris, étudier en philosophie, au collège des Grassins, où il fut réduit à faire l’éducation de quelques élèves pour subvenir aux frais de ses études en théologie. Il devint professeur au collège des Grassins, et, en 1687, il commença à se faire connaître, dans les lettres, par sa traduction du Panégyrique de Théodose-le-Grand, par Pacatus, Dégoûté de la théologie, il étudia la médecine, fut reçu docteur à Reims, et, en 1697, à la faculté de Paris. Un peu de mérite, et un grand talent d’intrigue, le firent connaître et réussir ; il fut nommé successivement professeur au collège royal, censeur, et collaborateur au Journal des Savants. Malgré les justes préventions qu’avait inspirées la manière adroite dont Andry avait préparé ses succès, et malgré son caractère satirique et emporté, qui ne lui faisait épargner ni rivaux ni amis, il fut, en 1724, élu doyen de la faculté. Les premiers temps de son décanat furent marqués par les vues les plus sages ; frappé de la supériorité de talent qu’exige l’exercice de la médecine, Andry voulut lui assurer la prééminence sur la chirurgie, et fit conserver, à la faculté, le droit d’inspection, qu’elle avait toujours eu sur les chirurgiens ; mais, en même temps, il voulut assujétir les élèves médecins à des études chirurgicales ; il fit aussi décréter que nul chirurgien ne pourrait pratiquer l’opération de la taille qu’en présence d’un médecin, etc. Bientôt, il voulut dominer la faculté elle-même, et aspira dès-lors à faire nommer Helvétius, son ami, premier médecin du roi, et protecteur de la faculté ; mais, deviné par cette compagnie, qui reconnut dans cette apparence de zèle l’ambition particulière du doyen, il ne lui pardonna pas de lui avoir fait éprouver un refus. Dès ce moment, Andry s’efforça de perdre ceux des