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du palais sous Louis-le-Débonnaire, abbé d’Hornbac, chorévêque du diocèse de Lyon, puis de celui de Trèves ; on prétend même qu’il fut revêtu de la dignité épiscopale. Il assista, en 825, au concile de Paris, qui le députa en cour, pour y porter, avec Halitgaire, l’ouvrage de cette assemblée sur le culte des images. Quelques auteurs lui attribuent l’ouvrage qui parut, en 847, en faveur du sentiment de Hincmar de Reims, sur la prédestination ; mais il paraît très-vraisemblable qu’Amalaire était mort environ dix ans auparavant. Il passe pour le plus savant homme de son siècle dans la liturgie, et la lecture de ses ouvrages est bien propre à lui confirmer cette réputation. On a de lui : I. Traité des Offices ecclésiastiques. Il le donna en 820 ; mais, ayant fait le voyage de Rome pour s’instruire par lui-même des rits de cette église, il le publia de nouveau, en 827, avec des changements considérables. L’édition la plus correcte est celle de la Bibliothèque des Pères, de Lyon. Son but est de rendre raison des prières et des cérémonies qui composent l’office divin. L’ouvrage est utile et curieux ; il n’en vaudrait pas moins, si l’auteur se fût moins arrêté à rechercher les sens mystiques. Agobard et Florus , l’un archevêque, l’autre diacre de Lyon, l’attaquèrent vivement. Quelques expressions nouvelles sur l’Eucharistie fournirent matière à l’accusation qu’ils lui intentèrent au concile de Thionville, qui donna gain de cause à l’auteur, et au concile de Quierci, qui jugea l’ouvrage dangereux ; ce qui ne diminua en rien la considération dont il jouissait. II. l’Ordre de l’Antiphonier, imprimé ordinairement avec le précédent. Il tâche d’y concilier le rit romain avec le rit gallican. Agobard, mécontent de ce qu’il accusait son église d’avoir innové dans le chant ecclésiastique, écrivit contre lui. III. L’Office de la Messe, dans l’Appendice des Capitulaires, de Baluze. C’est une explication mystique des cérémonies de la messe pontificale. IV. Des Lettres, dans le Spicilège de D. d’Achery, et dans les Anecdotes de D. Martenne ; V. une Règle des Chanoines, que Le Mire fit imprimer, avec de savantes notes, dans le Code des règles des Clercs, Anvers, 1638, in-fol., d’où elle a passé dans les Conciles de Sirmond et de Labbe. Cette règle fut approuvée par le concile d’Aix, en 816, et envoyée dans tous les chapitres par Louis-le-Débonnaire. On la suivit pendant plus de deux siècles ; mais, dans le 11e., Pierre Damien ayant remarqué qu’elle permettait le pécule, et qu’elle accordait une trop forte portion de pain et de vin à chaque chanoine, commença à la décrier ; Nicolas II trouvant d’ailleurs qu’elle avait été introduite sans le consentement du Saint-Siège, on cessa de s’y conformer. T—d.

AMALARIC, roi des Visigoths, était fils d’Alaric II, qui périt de la main de Clovis, à la bataille de Vouillé, l’an 507. La division s’étant mise entre les Visigoths, après cette malheureuse journée, un parti d’entre eux emmena en Espagne Amalaric, qui n’avait que cinq ans ; mais le plus grand nombre, qui se réfugia à Narbonne, se hâta de proclamer Gesalaïc, fils naturel d’Alaric. Clovis s’étant rendu maître de toutes les provinces des Visigoths, depuis la Loire jusqu’aux Pyrénées, Gesalaïc se sauva aussi en Espagne ; mais les débris du royaume des Visigoths furent conservés par la main puissante de Théodoric, roi d’Italie, aïeul maternel d’Amalaric. Son armée tailla en pièces les Bourguignons et les Francs, et leur