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vengé avec sévérité dans les journaux, elle était toujours de l’avis des critiques, et s’accusait ingénuement d’avoir mérité leur censure. Pour se faire pardonner ce qu’elle appelait ses torts, elle avait associé les pauvres au succès de ses ouvrages, et le produit en etait toujours employé à des œuvres de bienfaisance. Dans les dernières années de sa vie, elle avait entrepris d’écrire un livre sur la religion chrétienne, prouvée par les sentiments ; elle avait commencé aussi un roman sur l’éducation, dont elle n’avait fait que les deux premiers volumes ; une maladie cruelle la surprit au milieu de ce dernier travail, dont elle attendait, disait-elle, la seule gloire qu’une femme pût désirer. Après trois mois de souffrances, qui ne furent adoucies que par les tendres soins de l’amitié, et les consolations de la religion, elle mourut le 25 août 1807, à l’âge de trente-quatre ans. Les romans qui viennent d’être cités ont eu plusieurs éditions dans le format in-12 (les autres sont des contrefaçons). Nous nous contenterons d’indiquer les dernières : I. Claire d’Albe, 1 vol., Paris, 1808 ; II. Malvina, 3 vol., Paris, 1809 ; III. Amélie Mansfield, 3 vol., Paris, 181 1 ; IV. Mathilde, 4 vol., Paris, 1810 ; V. Elisabeth, ou les Exilés de Sibérie, 2 vol., Paris, 1806. Ce dernier n’a eu que cette édition, à laquelle on a joint un poëme en prose intitulé : la Prise de Jéricho, qui avait été imprimé dans les Mélanges de M. Suaid, 5 vol. in-8°. M—d.

COTTIUS (Marcus-Julius), Gaulois qui se forma, dans les Alpes, un état indépendant composé de douze eaiitotis, dont Suze était la capitale, que César ne put soumettre, et que les Lisioriens latins désignent sous le nom de royaume de Cottius. Lorsqu’Octave eut enlevé, par ses intrigues, les Gaules à son coilé. ; ue Lépidiis, il résolut de faire ! a conquête des vallées des Alpes, dont la population était considérable, jorce qu’a> près les victoires de Fabius ^illobrogicus, beaucoup de vaincus se réfugièrent dans les montagnes pour y conserver leur indép<’ndancc. Lts Romains attaquèrent d’aboid Cottius, qui avait soumis peu à peu plusieurs petits peuples ; ils s’emparèrtut de Suze, et y élevèrent un temple à Mui pour le succès de la guerre j Cottius. se retira dans les montagnes et s’y prépara à faire une dérnse vigoureuse ; mais Auguste parviul à le détacher du parti des monl^gfiai ds, ea lui accordant de grands avantages. Il lui rendit sa capitale, et le reçut au nombre des alliés du peuple romain. Les montagnards, irrités de cet abandon, lui firent la guerre ; mais il fut vainqueur, grâce aux secours que Rome lui envoya. Coltius ouvrit alors, par d’imrceuses travaux, des chemins commodes à travers les AIjk ». Ammien Marcellin attribue toute U gloire de ces grands travaux, qui doivent, suivant lui, immortaliser leur auteur, au seul Cottius ; mais Strabon, en convenant qu’il eu conçut le projet, dit qu’Auguste les Ot diriger par Agrippa et exécuter par une pariie de ses troupes. Ces routes dont il existe eucore des restes, servirent aux Romains pour soumettre les peuples des montagnes. Auguste envoya contre eux unt— armée, sous la conduite de Tereutius Varro : Cottius se joignit à lui ; mais b petite nation des Caturiges, qui lui était soumise, n’imita pas son exemple, puisque dans l’inscription du trophée des Alpes, conservée par Pline, elle est mise au nombre des peuples vaiucus.