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en 879, et dans laquelle Cyrille n’est qualifié que de philosophe. Les deux apôtres furent mandés à Rome, après l’an 882. On croit que Cyrille se fit alors moine de St.-Basile. On ignore l’année de sa mort ; les Grecs célèbrent sa fête le 14 février : il est nommé le 9 mars dans le martyrologe romain. Balthasar Corder fit imprimer à Vienne, en 1630, in-8°., des fables morales (Apologi morales) attribuées à Cyrille le philosophe. Ce n’est qu’une traduction de l’original grec, qui n’est pas venu jusqu’à nous. Quelques savants attribuent encore à Cyrille : I. Opusculum de dictionibus quæ accentu atique apice variant siguificatum, publié en grec, et en latin, Venise, 1497, Paris, 1521, Bâle, 1532 ; II. Glossarium Cyrilli, dans le Vetus lexicon. græc. lat. cum notis Vulcanii, Leyde, 1600, in-fol. Jean George Stredowski a pubilé la vie de S. Cyrille et de S. Méthode, sous le titre de Sacra Moraviæ historia, Sultzbach, 1710, in-4o. V—ve.

 

CYRILLE-LUCAR, patriarche de Constantinople, né dans l’île de Candie en 1572, fit ses études à Venise et à Padoue, passa en Allemagne où il se lia avec les protestants, et porta leur doctrine dans la Grèce. Avant été ordonné prêtre, et ensuite archimandrite par Maletius Piga, son parent, alors proto-syncelle, et qui devient patriarche d’Alexandrie, il fut envoyé en Lithuanie où il s’opposa à la réunion des luthériens avec les catholiques. C’est à cette époque qu’ayant été soupçonné de favoriser les novateurs, il publia une confession de foi sur les points controversés entre les catholiques et les luthériens. Il retourna ensuite à Constantinople, et succéda à Mélétius Piga sur le siège d’Alexandrie. Le sultan Achmet, ayant relégué dans l’île de Rhodes, en 1612, Néophyte, patriarche de Constantinople, Cyrille fut chargé du gouvernement de cette église. Après la mort de Néophyte, il voulut succéder à sa dignité ; mais Timothée, évêque de Patras, l’emporta, et Cyrille se retira en Valachie, d’où il se rendit à Alexandrie. Timothée mourut en 1621, et Cyrille lui succéda. Il avait continué ses liaisons avec les protestants ; il voulut enseigner leur doctrine dans l’église grecque. Les évêques et le clergé d’Orient s’élevèrent contre lui. Il fut dépouillé du patriarchat, exilé à Rhodes, et remplacé sur son siège par Anthime, évêque d’Andrinople. Quelque temps après, l’ambassadeur anglais obtint le retour de Cyrille, qui fut rétabli sur son siège. Alors il voulut faire imprimer des catéchismes de sa façon, et on publia une confession de foi qu’il avait faite, conforme aux dogmes des protestants. Il fut relégué à Ténédos eu 1656, rappelé trois mois après, disgracié de nouveau, enlevé de son siège, et étranglé sur un vaisseau le 27 juin 1637, selon quelques auteurs, ou, selon d’autres, dans un château de la mer Noire, en 1638. Cyrille de Bérée, son successeur, le fit anathématiser dans un synode tenu à Constantinople, cette même année ; mais Cyrille de Bérée ayant été relégué à Tunis, Parthénius, évêque d’Andrinople, qui fut mis en sa place, épargna la mémoire de Cyrille-Lucar, et se contenta de condamner sa confession de foi, dans un synode tenu en 1642. Les calvinistes, dont il approuvait et suivait la doctrine, l’ont mis au nombre des martyrs. Le docteur Thomas Smith a publié sa Vie (Voy. le Journal des Savants, 1708, 1709), et un recueil, intilulé : Collectanœ