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des livres, non de lecture suivie, mais de recherche et de consultation, et que l’on blâme précisément en eux ce qui les rend propres à cette destination. Il nous semble qu’il n’y aurait pas beaucoup plus d’injustice à se plaindre de la continuité qui règne dans les autres ouvrages, en ce qu’elle empêche de trouver facilement, et au besoin, les choses dont elle est composée et comme tissue. Chaque forme est déterminée par un motif particulier d’utilité ou d’agrément, et l’on n’a pas le droit d’exiger d’elle les avantages d’une autre forme. Toutefois, portant le désir de plaire au public jusqu’à vouloir obvier, autant du moins qu’il est possible, à un inconvénient dont nous sommes peu frappés, nous avons résolu de placer à la fin du Dictionnaire une suite de Tables méthodiques, dont chacune comprend les noms des personnages qui se sont rendus célèbres dans l’histoire d’une nation, ou d’une science, ou d’un art. Par exemple, la série des princes et des hommes d’état et de guerre de la France, formera une sorte de tableau synoptique de notre histoire ; et la liste des peintres mettra, en quelque manière, sous les yeux, l’ensemble de l’histoire de la peinture dans tous les pays et dans tous les siècles. Il en sera de même pour toutes les branches de la littérature, des arts et de l’histoire politique.

Le fil chronologique doit lier aussi, mais d’autre manière, les parties de la Biographie universelle. Il est nécessaire qu’elles soient toutes assujetties à une supputation uniforme. La chronologie ancienne est hérissée de difficultés. Scaliger, Petau, Usserius, Dodwel et beaucoup d’autres savants moins connus ont publié des systèmes différents, très difficiles à concilier. Nous nous sommes conformés de préférence à celui d’Alphonse de Vignoles, qui du moins a eu la sagesse de ne pas vouloir asservir la chronologie d’une nation à celle d’une autre, dans un temps où ces deux nations n’avaient entr’elles aucun rapport connu. Nous avons donc donné la chronologie Égyptienne, telle que la donnaient les Égyptiens ; celle des Chinois, telle qu’on la donne encore à la Chine ; et ainsi des autres. Du reste, nous comptons toujours par année avant et après Jésus-Christ. Quelquefois, cependant, nous employons le mode de supputation usité dans le siècle et dans le pays du personnage, objet de l’article : ainsi, à l’article d’Anacréon, nous avons dû dater par l’ère olympiadique ; à celui d’Appius, par l’année de la fondation de Rome ; à celui d’Abderame, par l’année lunaire de l’hégire. Mais nous avons toujours soin de placer, à côté de chacune de ces dates, l’année correspondante avant ou après l’ère chrétienne,

Nous venons de dire quel but nous nous sommes proposé, quels défauts nous avons voulu éviter, quels moyens nous avons mis en usage, quels efforts nous avons employés, c’est maintenant au public à juger si nous avons réussi.

A—g—r.