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BIOGRAPHIE DES HOMMES VIVANTS.

A

Abadia (François-Xavier), né en 1774 à Valence en Espagne, entra, i.see encore, qualité de cadet, dans le régiment de Tolède, infanterie, où il obtint bientôt le grade de sous-lieutenant. Devenu lieutenant en 1793, il fit la campagne de Catalogne contre les Français. Il était capitaine au régiment de Malaga en 1802, et en 1804 major de place à Cadix, puis directeur du préside correctionnel de cette ville. En 1808, on le chargea d’organiser le préside correctionnel de Grenade. Soupçonné d’étre attaché à la cause des Français, il se justifia, en donnant tous ses soins à la formation de l’armée insurrectionnelle, et obtint les fonctions de chef d’état-major à l’armée de la Manche, confiée au genéral Vénégas. A la tête des débris de ce corps, il se retira à Cadix, où il eut, pendant quelques jours, le portefeuille du ministre de la guerre, et reçut le grade de maréchal-de-camp. En 1812, le général Abadia organisa l’armée de Galice, dont il fut général en chef : il est maintenant à Cadix lieutenant-général-inspecteur des troupes destinées à soumettre l’Amérique espagnole. Il a montré du courage, des talents militaires, et beaucoup d’habileté dans les affaires.


ABAMONTI, Napolitain, né vers 1760, se distingua d’abord dans la profession d’avocat, et publia quelques ouvrages de jurisprudence qui lui méritèrent l’estime de ses compatriotes. Trop frappé des abus qu’il voyait dans le pouvoir monarchique à Naples, et croyant que le gouvernement républicain était le meilleur de tous, il manifesta cette opinion lorsqu’il sut que la France s’était constituée en république. Devenu par-là suspect à la cour de Naples, et déterminé par la prudence, comme par son goût pour ce genre de gouvernement, il se rendit en Lombardie, où les Français venaient d’arriver. Les directeurs de la nouvelle république cisalpins le firent secrétaire-général de la police. Quand Abamonti vit, en 1798, que les Français avaient établi leur gouvernement républicain à Naples, il s’y rendit aussitôt, et y fut nommé l’un des membres de la commission exécutive. Le roi, qui avait été forcé de fuir, étant revenu en 1799, Abamonti fut arrèté et condamné à are pendu, ainsi que plusieurs autres ; mais on le comprit presque aussitôt dans la liste de ceux qui, au nombre de douze, furent amnistiés. Il revint alors à Milan, où il fut rétabli dans les mêmes fonctions qu’il y avait remplies. Il les exerça tant que ce pays demeura en république. Lorsqu’au commencement de 1805, il vit que Buonaparte allait en faire une monarchie, ce système de gouvernement ne permettant point à l’inflexibilité de ses principes de le servir, il donna sa démission, et retourna à Naples. Quand Buonaparte y fit roi son frère Joseph, et ensuite son beau-frère Murat, Abamonti voulut vivre sans emploi public, et dès-lors il a disparu de la scène politique.

N.


ABASCAL, vice-roi du Pérou en 1814, épuisa Lima et dégarnit de troupes toute la province pour faire des expéditions contre Buenos-Ayres, le Chili et la Nouvelle-Grenade. Une insurrection ayant ensuite éclaté à Cusco, Lima, Arequipa, Charcas et dans presque toutes les autres parties du Pérou ; et l’armée de Lima, sous les ordres de Penzuela, étant complètement coupée, Abascal partit pour l’Europe, laissant le pays eu proie à toutes les horreurs d’une terrible révolution, triste fruit de son imprévoyance. Ce fut par ordre du roi Ferdinand VII qu’il quitta le gouvernement ; il fut aussitôt remplacé par le général Penzuela.

A.


ABBÉ (Le baron), général de brigade le 1er. mars 1808, après la bataille d’Eylau, où il s’était distingué, fit la campagne de 1809 contre les Autrichiens ; et le combat