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Par suite du rapport intime existant entre le présent travail et notre livre antérieur, nous sommes obligé, dans maint endroit, de renvoyer le lecteur à ce dernier. D’autres fois, cependant, nous avons cru devoir résumer brièvement les exposés que nous y avions présentés et enfin, dans quelques cas, surtout quand il nous a paru nécessaire d’ajouter à ces exposés de nouveaux développements, nous avons, incapable de trouver une forme meilleure, reproduit à peu près textuellement les phrases dont nous nous étions servi. Nous nous en excusons, de même que de la bigarrure des procédés dont nous usons dans cet ordre d’idées et que nous n’avons pas su éviter.

Nous n’avons pas su éviter davantage, comme dans notre travail antérieur du reste, la multiplicité des citations et des références ; elles constituent un mal inévitable dans une étude où l’on prétend rechercher le mécanisme intime de la pensée en étudiant celle d’autrui et l’évolution de cette pensée dans l’histoire. D’autant que, comme notre point de vue diffère de celui auquel se sont placés communément les historiens de la science et de la philosophie, et que notre attention est fréquemment attirée par des questions qui ne les intéressaient que médiocrement, nous sommes, dans des cas de ce genre, contraint de chercher des éclaircissements, au delà des manuels et des résumés, dans les œuvres originales elles-mêmes. L’érudition ici n’est pas un hors d’œuvre ni un vain ornement, elle est partie intégrante de la substance même de la recherche.

Nous nous rendons compte également que l’histoire des sciences, telle que nous sommes obligé de la présenter, apparaîtra confuse et troublante. En effet, il nous est interdit de la raconter d’une manière quelque peu suivie ; nous l’avons essayé dans notre IIe Appendice, en ce qui concerne un moment précis de l’évolution de la chimie, et le lecteur verra, à l’endroit indiqué, ce qui nous a conduit à faire cette exception. Mais partout ailleurs le détail historique n’est cité que comme illustrant l’action de tel ou tel procédé intime de la raison. Or, ces procédés, que nous avons fait notre possible pour déga-