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introduction

puissance : Drogon son père, Odilon son oncle. On voit par le § 99 que Drogon avait le Roussillon, la Cerdagne et le nord-est de l’Espagne jusqu’à Barcelone. Les païens de Majorque et d’Afrique lui payaient tribut. Il résidait à Besaudun[1] (§ 134). Quant à Odilon, il tenait la Provence jusqu’à la Durance et aux Alpes (§§ 99, 134). Les guerriers provençaux qu’il conduit au secours de Girart sont au nombre de soixante mille (§§ 138, 156).

Le dévouement absolu au seigneur est le fondement de la morale féodale. Comme le dit un vieux poème :

Soit drois, soit tors, s’ai oï tesmoignier,
Doit li hons liges son droit seignor aidier.

(Gaydon, p. 93.)

Aussi voyons-nous dans notre poème Fouque, qui représente en toute occasion le parti de la sagesse et de la modération, apporter à Girart, son cousin et son seigneur, un concours illimité dans une guerre qu’il a désapprouvée (§ 343). Un cousin germain de Girart combat dans l’armée de Charles, parce qu’il tient un fief du roi (§ 172). Tout cela est conforme au droit.

Il ne paraît pas que le service militaire dû par le vassal soit dès lors limité, mais il n’est pas gratuit. Le baron qui consent à servir à ses frais le dit expressément (§ 262).


Clergé. — Il y a peu de faits à recueillir dans Girart de Roussillon sur l’état du clergé. Notons cependant quelques traits. Le pape n’est point seigneur souverain. La suzeraineté de Rome appartient à l’empereur de

  1. Besalu, selon la forme actuelle.