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girart de roussillon

combattant pour moi à Civaux[1]. Elle vint avec nous. lorsque je fus faidit, abandonnant son comté et son pays. Elle nous accompagna jusqu’auprès d’un ermite, aux soins de qui je la laissai[2]. Bertran, franc chevalier, prends Engoïs : je te donnerai la terre que tenait Seguin[3] et de grandes rentes de Sallons (?)[4], de Salins (?)[5], de Mont Joux[6], de Genevois[7], de Mont-Cenis. — Sire duc, grand merci ; vous parlez bien. » Il reçut le fief, et prit la damoiselle.

600. La reine appela le comte Girart et, d’autre part, fit signe à Fouque : « Il m’est venu ce soir, tard, un messager. Quand le roi eut entendu le rapport de Berart Brun, comment trois comtes et Oudin avaient été faits prisonniers[8], il fut si irrité que peu s’en fallut que la colère ne l’étouffât, et manda des chevaliers de tous côtés. Les prisonniers feront de moi leur Léonard[9], car j’enlèverai à chacun de vous sa part[10], mais je vous laisserai Oudin, que je sais être un mauvais chien, de peur qu’il enjôle le roi par sa malice. — Dame. » répond Fouque, « à votre dis-

  1. Voy. § 398. Il paraît ordinairement aussi en compagnie de Guinart, seigneur de Montbéliard, tué à la même bataille ; voy. §§ 135, 166, 275, 317, 382.
  2. Voy. § 512.
  3. De Besançon, tué ci-dessus, § 334.
  4. Sanh Lis P. (v. 7817) qui serait Senlis, mais ne peut convenir ici.
  5. Jura.
  6. Le grand Saint-Bernart, voy, p. 4, n. 1.
  7. Au § 145, Mont-Jarnes est mentionné, comme ici Geneveis, en compagnie de Mont-Joux et de Mont-Cenis. J’ai supposé que Mont-Jarnes était l’ensemble de montagnes connu sous le nom collectif de Mont-Genèvre ; cette supposition peut s’appliquer ici.
  8. Voy. § 582.
  9. Saint Léonard de Limoges, à cause de certaines circonstances de sa vie (qu’on peut lire p. ex. dans la Légende dorée) était invoqué pour obtenir la délivrance des captifs ; voy. le R. P. Cahier, Caractéristiques des saints dans l’art populaire (Paris, 1867), aux mots captifs et chaînes.
  10. C’est-à-dire son prisonnier.