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xxiv
introduction

tes. Les Vandales la tinrent sept ans assiégée. Au bout de ce temps, les habitants, manquant de vivres, songeaient à se rendre, lorsqu’ils réussissent à tromper leurs ennemis par l’emploi d’un stratagème qui consiste à laisser tomber aux mains de l’ennemi un jeune taureau nourri abondamment du peu de froment qui restait dans la ville. Les Vandales prennent le taureau, l’ouvrent, et, le voyant plein de froment, s’imaginent que les assiégés ont encore des vivres en abondance, et lèvent le siège. Mais les habitants se mettent imprudemment à leur poursuite ; les Vandales leur résistent, les mettent en déroute, et rentrent avec eux dans la ville qu’ils ruinent de fond en comble. Mais ensuite la division se mit parmi les Vandales, et ils se détruisirent les uns les autres. (121) La ville fut rebâtie plus tard, mais sans atteindre à l’importance qu’elle avait eue jadis. Elle devint la résidence du comte Girart. Étymologies diverses du nom de Roussillon. C’est près de là qu’est situé le monastère de Pothières (« Pulterias, quasi pulverem terens »).

(126) Vient ensuite, sans transition, le récit d’une nouvelle guerre. Une querelle s’étant élevée entre le roi et Girart, le premier assiège Roussillon et s’en rend maître par trahison. (131) Girart ne tarde pas à reprendre son château à la suite d’un combat qui fut si sanglant que la vallée où il se livra fut depuis lors appelée « vallis sanguinolenta ». (137) Puis a lieu, à jour convenu, à Val-Béton, entre Vezelai et Pierre-Pertuise, une bataille plus sanglante encore, à ce point que la rivière qui court par cette vallée (Val-Beton) perdit son nom d’ « Arsis » pour recevoir celui de « Core » (« a dolore cordis eorum quorum amici ibi interierant »). (148) Mais, au moment où la lutte était le plus acharnée, Dieu fit un miracle pour séparer les combattants : la terre trembla et les bannières des deux armées furent brûlées par le feu du ciel.

(150) Miracles accomplis en faveur de Girart. (167) Berte meurt sept ans avant son mari et est enterrée à Pothières. Girart mourut à Avignon, et, à ses derniers moments, fit promettre, sous la foi du serment, à ceux qui l’entouraient de faire transporter son corps à Pothières, afin qu’il y fût enseveli auprès de celui de son épouse. (180) Débats qui s’élèvent après sa mort : le peuple veut absolument garder le corps. On le garda en effet ;