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girart de roussillon
homme mauvais, celui qui prent, comme un usurier, terre, château ou maison à son seigneur, mais il doit l’aider fidèlement avec les siens[1]. Une fois la paix faite, s’il prend le prix de ses services, je ne saurais l’en blâmer. » Tandis que Girart parle, voici venir Elinei : « Sire, je viens de Gascogne où j’étais allé. Je vous amène Senebrun de Saint-Ambroise [2], avec vingt mille Gascons, selon mon estime.
- ↑ C’est le même sentiment qui, dans le Charroi de Nîmes, conduit Guillaume à refuser l’offre que lui fait le roi Louis d’un quartier du domaine royal.
- ↑ Le même qui est nommé plus loin (§ 147) Senebrun de Bordeaux. Il existe sur ce personnage une légende latine que M. Rabanis a publiée d’après trois mss. des archives municipales de Bordeaux, à la suite de sa Notice sur Florimont, sire de Lesparre (Bordeaux, 1843, p. 102-14). Ce sont trois copies (elles ont en général les mêmes fautes) d’un même original. La même légende a été rééditée d’après l’une de ces copies dans le t. I des Archives municipales de Bordeaux. (Le Livre des Bouillons, Bordeaux. 1867, in-4), p. 474-83. D’après ce récit, Vespasien donne pour femme à son second fils, nommé Senebrun, Galienne, fille de l’empereur Titus. Ce Senebrun est roi de Bordeaux, il a sept enfants entre lesquels il partage son royaume. Longtemps après, à une époque indéterminée, un autre Senebrun, descendant du fils de Vespasien, se rend au Saint Sépulcre, où il se signale par ses exploits contre les Sarrazins. Fait prisonnier, il est envoyé au Soudan. Celui-ci le fait combattre, par manière de passe-temps, avec l’un de ses plus redoutables guerriers nommé Eneas. Senebrun sort vainqueur de la lutte. Là-dessus, la fille du Soudan, Fenice, devient amoureuse de lui et songe à le délivrer. Le Soudan, qui voudrait amener Senebrun à renier la foi chrétienne, ne trouve rien de mieux que de charger sa fille de ce soin. Naturellement les deux jeunes gens s’engagent à la première entrevue, et, profitant d’une absence du Soudan, ils s’enfuient à Damiette (? dans le texte Danatham). Là ils se marient, Fenice ayant, au préalable, reçu le baptême et changé son nom pour celui de Marie ; puis ils partent pour Acre (Athon dans le texte, lisez Accon) d’où ils se rendent à Bordeaux en passant par Marseille. Senebrun trouve en arrivant que ses frères se sont partagé sa terre, d’où une guerre bientôt suivie d’un arrangement. Les deux époux ont un fils, Gaufridus, qui fut évêque de Bordeaux. La légende se termine par le récit de miracles et de fondations pieuses, notamment de la fondation de l’église de Souillac en Médoc.