parlait avec Thierri et avec Joffroi. Il y avait Richier[1] de Dreux et Hugues de Broyes, Galeran de Senlis et Godefroi. Ils parlaient de ce comte, Arbert de Troyes, que Girart avait pris peu de jours avant dans le combat sanglant avec mille barons, sans compter les morts. Aimon entre, salue, et dit au roi : « Seigneur, voici Fouque qui vient à vous, sous ma sauvegarde. Il vous fera droit, s’en remettant à votre merci. » Et Charles répondit : « J’ai peine à le croire. » Il le baisa et le fit asseoir près de soi. Aimon regarde par le palais : près d’un endroit ombragé il voit Belfadieu, le juif, qui change de couleur, et se tenait immobile : entendant menacer Girart, il s’était effrayé. Aimon l’appela, lui faisant signe du doigt : « Va-moi au Bourg l’Abbé préparer des logis[2] — car Fouque viendra ce soir, — comme pour cent chevaliers, pas plus, sans compter les écuyers et les domestiques. » Et le juif en jure sa loi que de sa vie hospitalité plus agréable n’aura été préparée. Le juif descend avec Andrefroi ; il va trouver l’abbé de Saint-Eloi, tandis qu’Aimon reste à parler au roi.
107. Andefroi et Aimon et Aimeri étaient trois frères, neveux de Thierri et comtes de haute naissance, riches et puissants. Aimon était comte de Bourges, comme je vous le dis, Andrefroi tint Mantes et tout ......[3] et Aimeri Noyon et ......[4], et Thierri la Lorraine jusqu’à ....[5]. Il a pour femme la sœur du roi Louis[6], et avant elle il en avait eu trois ;
- ↑ Gaces P. (v. 1094), leçon peut-être préférable, cf. §§ 88-9.
- ↑ Faire un conrei, cf. p. 19, note 1.
- ↑ E tot Meuslic Oxf. (plutôt que Menslic que porte l’édition) ; le vers manque dans P.
- ↑ Montestic Oxf. ; le vers manque dans P.
- ↑ Sorric Oxf. ; Sortic P. (v. 1142.)
- ↑ Je ne sais qui peut être ce roi Louis dont il a déjà été question un peu plus haut (v. 1000) et auquel il est fait de nouveau allusion au v. 6617. On verra un peu plus loin Thierri racontant lui-même les faits dont il s’agit ici, dire qu’il a épousé la sœur de Charles, non de Louis.