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clxiii
vii. — l’histoire de charles martel

de cette introduction. Il n’est guère douteux d’ailleurs que le premier tome de Charles Martel, sinon la totalité de cette longue et souvent fastidieuse compilation, trouvera quelque jour un éditeur, à qui incombera la tâche de nous renseigner exactement sur la composition de l’ouvrage. L’Académie royale de Belgique, toujours si empressée de mettre au jour les œuvres littéraires composées dans les Flandres, le Hainaut, le Brabant, ne manquera pas d’accueillir celle-ci, lorsque l’intérêt lui en aura été signalé. Si elle recule devant cette tâche, je l’entreprendrai peut-être quelque jour. Tout ce que je puis faire présentement, consiste à donner, en appendice, la suite des rubriques du premier volume, avec quelques extraits propres à faire voir la relation de ce texte avec notre chanson de geste. Ce qui ressort avec évidence de l’examen du Charles Martel, c’est que l’auteur, tout en traduisant avec un certain degré de fidélité des poèmes vieux alors de deux ou trois siècles, a combiné les récits qu’il tirait de ces sources diverses, passant arbitrairement d’un poème à un autre, mais sans dissimuler que, sur certains points, ces fabuleuses histoires étaient en désaccord. Il a soin, du reste, de nous avertir lorsqu’il change d’original[1]. Les originaux qu’il a suivis tour à tour paraissent avoir été au nombre de deux : un poème perdu relatif à Charles Martel, une chanson de Girart de Roussillon qui ne paraît pas avoir été différente de la nôtre. Il n’est pas non plus impossible qu’il ait connu quelque autre poème, peut-être la rédaction de Girart de Roussillon dont nous avons plus haut (pp. cxiii et cliii) supposé l’existence d’après

  1. Voy. les morceaux publiés à l’appendice, ff. 475 vo et 519 ro.