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cxlix
vii. — jean wauquelin

expressions mêmes du poème, à ce point que les fautes de l’un des deux textes peuvent être parfois corrigées à l’aide de l’autre[1]. J’ai comparé d’un bout à l’autre le roman en vers et la version en prose, et j’ai constaté qu’il eût été possible (et c’eût été pour le lecteur une grande commodité) de donner pour presque tous les chapitres une concordance exacte avec les vers du roman en vers.

Ce n’est pas à dire pourtant que Wauquelin n’ait pas fait usage de la vie latine. J’ai dit plus haut qu’il la connaissait, que parfois même il la citait textuellement. Mais il y a plus. En certains endroits, il a préféré prendre directement dans la vie latine les récits que le roman en vers ne lui aurait fournis que de seconde main. Tel est le cas pour les chapitres clvi à clxiv qui contiennent des miracles ou des réflexions de l’hagiographe sur Girart. Mais ici encore l’influence du poème est manifeste, car l’ordre de ces chapitres ne correspond pas à celui du latin : il est exactement celui du poème, et, de plus, on voit de temps en temps, après quelques phrases traduites du latin, apparaître des morceaux qui sont la paraphrase du poème. Ce sont là de menus faits qu’il eût été aisé d’indiquer en détail dans les notes d’une édition, mais qui ne peuvent être ici que l’objet d’une remarque générale.

Outre la vie latine et le poème du xive siècle, qui sont ses principales sources, l’auteur a mis de temps en temps à contribution des ouvrages qu’il ne cite pas avec

  1. Ainsi, on lit dans Wauquelin, p. 219 de l’édition : « Je cuide, comme dit nostre histoire, que la certaine partie ne vous en pourroit estre contée ne dicte ». Il y a dans le poème, p. 116 :

    Que ne vous en puis dire la centeime partie.