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cxlviii
introduction

(§ 80) où il est dit que Girart fonda en Flandre un monastère qui n’est pas autrement spécifié, Wauquelin s’exprime ainsi : « L’acteur : Et me semble que c’est l’eglise Saint Bertin qui est située en la ville de Saint Omer, et ce me appert par ung livret rimé a moy delivré par mondit trés redoubté seigneur le duc Phelippe, par la grace de Dieu a present duc de Bourgoingne, pour qui et au commandement duquel est ceste histoire composée. » Que le « livret rimé » soit le poème du xive siècle, c’est ce dont on ne peut douter, puisqu’on lit dans ce poème (Mignard, p. 228) :

L’autre est assise en Flandres, de moines bien puplée,
Saint Bertin l’appel’on, qu’est de grant renommée.

Ailleurs encore, au début du ch. clxxxv, Wauquelin mentionne « ung livret en romant duquel je me suy en pluseurs pas, pour la composition de l’istoire devant dicte, aydié, » et le récit qu’il lui emprunte se retrouve dans le poème publié par M. Mignard, pp. 273-4.

En réalité, l’œuvre de Wauquelin est une paraphrase très prolixe du roman bourguignon. L’ordre des événements est le même de part et d’autre, sauf une modification peu importante au commencement[1]. Très souvent, au milieu de développements qui, du reste, ne touchent jamais à l’essentiel du récit, on retrouve les

  1. Cette modification consiste en ceci que Wauquelin a conté en ses chapitres iii à xv des matières qui occupent dans le poème les pages 13 à 26 (portrait de Girart, description du mont Laçois, prise de Roussillon par les Wandales), et reproduit aux chap. xvi à xxi ce que le poème dit aux pages 7 à 13 (débuts de la querelle entre Charles et Girart). Cette transposition est assez judicieuse, en ce qu’elle place au début des préliminaires qui, dans le poème, interrompent le récit.