exactement les sources auxquelles il a puisé, mais il s’est exprimé de manière à nous induire en erreur sur l’importance relative des emprunts qu’il leur a faits. À lire son prologue, on croirait qu’il a surtout fait usage de la vie latine. Il nous expose en effet que, sur l’ordre du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, il s’est déterminé à « mecttre, composer et ordonner par escript en nostre langaige maternel que nous disons walet[1] ou françoys, la noble procreation, les nobles fais, les nobles emprises d’armes, les calamités, miseres et adventures que fist et acheva, porta et souffrit en son temps le noble vaillant conquerant fort et trés puissant prince monseigneur Gerard de Roussillon, ainsi que je l’ay trouvé et entendu en ung traictié fait et composé en son nom et intitulé Gesta nobilissimi comitis Girardi de Roussillon » (édition, p. 24). C’est à peu près (sauf qu’il y a Gesta au lieu de Vita) le titre de la légende latine. Mais nous allons voir apparaître la mention d’un autre document qui est, en réalité, sa source principale. En effet, un peu plus loin, au second chapitre, Wauquelin s’élève contre un roman qui mettait Girart de Roussillon aux prises avec Charles Martel : « Combien que j’aye leu ung roman qui dit « que Charles Marthiaul fut cellui qui le chassa hors de ses
- ↑ Il y a walecq dans le ms, fr. 852.
M.CCCLXIX, publiées pour la première fois d’après le manuscrit de l’Hôtel-Dieu de Beaune par L. de Montille. Paris, Champion, 1880, In-8°, xl-586 p. (Publication de la Société d’archéologie, d’histoire et de littérature de Beaune.) — J’ai rendu compte de cette édition, qui est à tous égards très défectueuse, dans la Romania, IX (1880), 314-9. M. de Montille n’a pas eu l’idée de comparer l’ouvrage de Wauquelin avec ses sources. Je suis donc obligé, pour rendre compte de cette compilation et pour en indiquer le caractère, de faire le travail qui incombait à l’éditeur.