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AVANT-PROPOS


La traduction qui occupe la plus grande partie de ce gros volume n’est pas une œuvre improvisée. J’étais encore en première année à l’École des Chartes, lorsque, Girart de Roussillon m’étant tombé entre les mains, je me mis à le lire et à essayer de le traduire. L’étrange beauté du poème m’attirait, la difficulté du texte, loin de me rebuter, ne faisait qu’exciter ma curiosité. Je comparais les deux éditions qui avaient été publiées à peu près simultanément en France et en Allemagne ; je contrôlais sur le manuscrit de la Bibliothèque nationale d’après lequel elles étaient faites, le travail des deux éditeurs. J’entrevoyais confusément une infinité de problèmes plus mystérieux les uns que les autres. Je projetais toute une série d’études sur la langue du poème, sur son histoire, sur les fabuleux récits qui s’y déroulent. Il ne me semblait pas, en vérité, qu’il fût trop tôt ni que je fusse trop peu préparé pour aborder aucune des nombreuses questions que je voyais se poser devant moi. Je n’étais pas encore sorti de l’École lorsque j’achevai la première partie de mes Études sur la chanson de Girart de Roussillon, qui fut publiée dans la Bibliothèque de l’É-