Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxi
vi. — témoignages divers

rart, régent de Provence[1], et de l’histoire fabuleuse de Girart de Vienne[2]. Aubri, après avoir introduit dans sa narration ce morceau de Gui de Bazoches, dit que ce Girart est celui qui fit transporter à Vezelai les reliques de sainte Marie-Madeleine, à Avalon celles de saint Lazare, et qui fonda de nombreuses abbayes, entre autres celles de Vezelai et de Pothières. On voit qu’Aubri identifie le comte Girart, Girart de Vienne, et enfin Girart comte de Bourgogne, qui, selon plusieurs chroniques[3], fit transporter le corps de la Madeleine à Vezelai. Mais nous devons remarquer qu’Aubri ne donne point au Girart dont il parle le surnom de Roussillon. D’où on peut conclure qu’il n’a connu ni la vie latine de Girart de Roussillon ni aucune chanson de geste sur ce personnage[4].

Dans la chronique attribuée à Baudouin d’Avesne, qui appartient à la fin du xiiie siècle[5], il y a une mention rapide des luttes de Girart et de Charles Martel.

  1. Voir ci-dessus, chap. i.
  2. Ce que dit Aubri, ou plutôt Gui de Bazoches, dans le passage précité, se rapporte peut-être, non pas à la chanson perdue de Girart de Vienne dont le contenu nous est connu par la Karlamagnus-Saga, ni au renouvellement dû à Bertran de Bas-sur-Aube (voy. G. Paris, Hist. poét. de Charlemagne, 325-8), mais à un poème perdu de Girart de Roussillon, dont il va être question à la page suivante.
  3. Sigebert de Gembloux à l’année 745 (Pertz, Scriptores, VI, 331 ; et ceux qui l’ont copié, par exemple Aubri, à l’année 746 (Pertz, Scriptores, XXIII, 706). Cf. ci-dessus, p. xxviii.
  4. En réalité, le texte précité d’Aubri ne peut être considéré comme un témoignage sur le Girart de Roussillon épique. Si je l’ai cité et discuté, c’est parce qu’une citation tronquée, faite par M. Fr. Michel, de ce passage, dans la préface de son édition (p. ix), pouvait faire croire qu’Aubri avait eu en vue notre chanson de geste.
  5. Voir, au sujet de cette chronique, l’article de V. Le Clerc, dans l’Histoire littéraire, XXI, 753-764.