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cix
vi. — témoignages divers

Témoignages tirés de chroniques. — L’immense production épique de la France n’a pas été sans exercer sur l’historiographie une certaine influence. Beaucoup de faits entièrement controuvés ont été admis par des chroniqueurs à qui la défiance et les moyens de vérification faisaient également défaut. C’est principalement chez les compilateurs d’une époque peu ancienne que les légendes créées par les auteurs de chanson de gestes ont trouvé accès. Certains, à la vérité, n’ont accueilli qu’avec réserve des récits qui étaient manifestement en contradiction avec les données de l’histoire réelle : qu’ils y aient cru ou non, ils nous ont laissé sur l’épopée du moyen âge de nombreux et souvent très précieux témoignages. Voyons quel sont, entre ces témoignages, ceux qui concernent Girart de Roussillon.

J’aurais pu classer ici le texte de Philippe Mousket, cité plus haut. Mais, pour la partie où il se trouve, la chronique rimée de Mousket n’est vraiment pas de l’histoire.

Une chronique saintongeaise, composée vers le milieu du xiiie siècle et intercalée dans la traduction du Pseudo-Turpin faite par Nicolas de Senlis[1], contient une longue série d’informations plus ou moins authentiques sur les translations de reliques et de trésors d’églises qui furent effectuées au ixe siècle afin de mettre ces richesses à l’abri des ravages des Normands. On y lit qu’au temps des incursions normandes, les Hongrois vinrent en Bourgogne et détruisirent l’abbaye de Souvigny[2] fondée par Gi-

  1. Biblioth. nat., fr. 5714 ; voy. sur cette chronique l’Histoire littéraire de la France, XXI, 741 ; G. Paris, De Pseudo-Turpino, pp. 52-3 ; Boucherie, Revue des langues romanes, II (1871), p. 119.
  2. Diocèse de Clermont (ch.-l. de c. de l’arr. de Moulins).