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civ
introduction

Non aucizeron homes tans
Que n’aion estort
Lo valen d’un ort..

(Per folz ..)

Cette pièce paraît avoir été composée en 1212[1].


Témoignages français. — La littérature française nous offre une moisson plus abondante. Nous avons cité dans les pages qui précèdent, les témoignages si précieux de Garin et de Renaut. Celui qui maintenant, dans l’ordre des dates, se présente le premier à notre examen, nous est fourni par une chanson de geste rédigée vers la fin du xiie siècle, Aubri le bourguignon. Tout au début de ce poème, on lit ces vers, où Girart de Roussillon et Girart de Frete (ici d’Euffrate) sont étrangement confondus :

Voirs fu que Charles au coraige hardi
Fu a Paris eu palais seignori
Ou repairoit volentiers a touz dis.
Souvent li orent mestier si bon ami,
Com vos orroiz se la chanson voz di ;
Que vers Girart ot grant chaple acoilli
De Roussillon au coraige hardi,
Qui tante painne et tant grant mal souffri.
Bien en avez par maintes fois oï,
Mais en la fin le desconfit il si
Que de la terre d’Euffrate s’en fuï,
Molt esgarez et forment esbahis,
Povres d’avoir, ne fu onques mais si.
Charles Martiaus, seignor, que je voz di,
Cil qui l’avoient es grans estors servi
Le lor service richement lor meri :

  1. Diez, Leben und Werke der Troubadours, p, 460.