AVANT PROPOS.
Vand j’ay cõmencé ce petit
Traité, ç’a eſté pour ma ſeule
ſatisfaction, & pour ne pas
perdre la memoire des connoiſſances que je me ſuis acquiſes par
un long travail, & par diverſes experiences pluſieurs fois reïterées. Ie ne
puis celer que le voyant achevé mieux
que je n’euſſe oſé eſperer, j’ay eſté tentée
de le publier : mais ſi j’avois des
raiſons pour le mettre en lumiere, j’en
avois pour le tenir caché, & ne le pas
expoſer à la cenſure generale. Dans ce
combat je ſuis demeurée prés de deux
ans irreſoluë : je m’objectois à moy-meſme
que ce n’eſtoit pas la profeſſion
d’une femme d’enſeigner ; qu’elle doit
demeurer dans le ſilence, écouter &
apprendre, ſans teſmoigner qu’elle
ſçait : qu’il eſt au deſſus d’elle de donner
un Ouvrage au public, & que cette