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déjà nombreuses, dans une sphère d’études d’un ordre aussi élevé que la médecine, il devient tout à fait superflu de démontrer que l’aptitude scientifique n’est pas l’attribut exclusif de l’homme. Les faits parlent. Je les enregistre avec satisfaction, mais sans m’en exagérer la valeur : je n’avais pas attendu qu’ils se produisissent pour être convaincu que les deux sexes ne forment pas deux espèces. Si éloquents qu’ils soient, ils ne m’apprennent rien. Ce qui, au contraire, me paraît nouveau, et plein d’enseignement, c’est le goût qu’un si grand nombre de femmes, et un nombre rapidement croissant, témoignent de nos jours pour les choses de la science. Elles soutiennent de leurs deniers l’Association scientifique pour l’avancement des sciences ; elles honorent ses réunions de leur présence, ce qui explique pourquoi ces réunions sont si courues ; elles ont fait le succès des conférences de la Sorbonne, du Conservatoire de musique, de l’Athénée. Voilà le nouveau, et l’une des plus grandes nouveautés du siècle. Peut-être aurai-je l’occasion de dire comment, à mon avis, c’est-à-dire dans quel sens et de quelle heureuse façon l’accession des femmes à la science influera sur les tendances de celle-ci et par suite sur l’avenir de la société.