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précitée, elle ouvrit à Londres un cours public. Ce cours avait pour but de mettre en relief les avantages que la profession médicale offre aux femmes capables intellectuellement et moralement de l’embrasser, et l’étendue des services qu’elles peuvent rendre dans l’exercice de la médecine. À peine la première séance était-elle terminée, qu’une des assistantes convoquait chez elle un meeting pour y discuter la proposition de fonder un hôpital-école ; lady Byron, veuve du grand poète, offrait de contribuer à l’œuvre par le don d’une maison ; une autre dame était prête à verser immédiatement une souscription de 5,000 livres (125,000 fr.), et à fournir une rente annuelle de 300 livres. La réception de madame Garetta au grade de docteur prouve que ce beau feu n’a pas été un feu de paille.

Je ne suis pas de ceux qui y trouvent à redire. Je crois bien avoir lu tout ce qui a été écrit contre les femmes médecins, la critique ne m’a pas converti. Plus j’y réfléchis, plus je suis persuadé, au contraire, que mademoiselle Blackwell a ouvert aux femmes capables de hautes études une carrière où elles s’engageront avec profit pour les autres et pour elles-mêmes. Je ne vois aucune raison non pour que cette carrière leur soit interdite, cela va de soi, mais pour qu’elles se défendent à elles-mêmes d’y entrer. Cela soit dit uniquement pour qu’on ne m’accuse pas d’éluder une question réputée délicate, car l’espace me manquerait pour la traiter.

La seule conclusion que, pour le moment, je veuille tirer de ce qui précède, c’est qu’après les succès obtenus par la grande doctoresse américaine et ses imitatrices