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semblait craindre de l’interroger ; enfin prenant sur lui : « Robert, lui dit-il, m’a dit que vous aviez à me parler. » Alors M. de Balicourt le fit asseoir avec lui sur un banc.

« Mon cher Antoine, lui dit-il, j’ai vu votre oncle Lefranc ; comme il a besoin de quelqu’un pour l’aider à tenir son magasin, il consent à vous prendre chez lui, et sera même fort aise de vous avoir. »

Antoine pâlit, et répondit à voix basse et comme n’osant se livrer à l’expression de ce qu’il sentait : « Ainsi je vais être le garçon de boutique de mon oncle.

— Vous serez, mon cher Antoine, reprit M. de Balicourt, chez un honnête homme qui vous traitera comme son neveu. Il n’y a pas de situation plus convenable pour un jeune homme que d’être avec ses parens. Vous serez utile à votre oncle ; ainsi votre position, même vis-à-vis de lui, n’aura rien qui puisse vous être pénible. »

Antoine se leva en disant du même ton à M. de Balicourt : « Monsieur, je vous remercie bien de toutes vos bontés. Quand partirai-je ?

— Demain matin, mon cher Antoine. Votre