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augmenta tellement, qu’elle lui permettait à peine de garder les ménagemens convenables. On juge avec quel empressement Césarine recueillait toutes les expressions de mécontentement qui échappaient à sa cousine, et quelle importance prenait pour elle un événement qui occupait toute la maison. Comme sa mère, vive, passionnée, capricieuse, elle n’avait, pour opposer à ces défauts, qu’une générosité naturelle et une bonté de cœur qui n’avaient point encore eu l’occasion de se développer, et que rien ne lui avait appris à diriger d’après des principes certains. Accoutumée à suivre tous ses caprices, elle croyait fermement que sa volonté devait compter pour quelque chose. Ainsi, elle se mit d’abord dans la tête qu’elle ne voulait pas aller chez M. de Balicourt ; mais elle comprit bientôt qu’il ne lui servirait à rien de ne pas vouloir, et qu’il ne lui était même pas si aisé de déclarer ses intentions à M. de Balicourt qu’à Mlle Dubois. Celle-ci l’engagea elle-même à la soumission ; elle ne voulait pas qu’on la soupçonnât d’avoir encouragé Césarine à la révolte, ce qui aurait été une raison pour l’en séparer. Mlle Dubois, par intérêt et par affection, tenait fortement à