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geait qu’avec terreur le moment de la quitter pour aller se renfermer à la campagne, et redoutait par-dessus tout de se trouver soumise à l’autorité de M. de Balicourt, dont le caractère ferme, exact et vigilant en faisait, aux yeux de Mlle Dubois, un homme dur et intraitable. Elle communiquait à Césarine ses craintes et ses préventions ; celle-ci les partageait avec d’autant plus de vivacité que Mme de Saint-Venant avait eu depuis assez long-temps l’imprudence de s’entretenir devant Césarine des motifs de plainte qu’elle croyait avoir contre M. de Balicourt, au sujet de quelques affaires de famille. Quoique M. de Balicourt se fût conduit dans cette occasion avec la noblesse et la modération qui lui étaient naturelles, Mme de Saint-Venant, aigrie et excitée par des gens qui lui donnaient de mauvais conseils, avait agi, de son côté, avec tant d’humeur et de déraison, qu’il avait failli en résulter un procès. M. de Balicourt était parvenu, à force de sagesse, à le prévenir ; cependant Mme de Saint-Venant en avait conservé de l’humeur, et lorsqu’elle apprit les dernières volontés du baron de Balicourt relativement à sa fille, cette humeur