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peu importante. Elle félicita Mme de Balicourt de son arrivée, comme si elle l’eût reçue chez elle, approuva fort les fleurs de M. le curé, dit qu’ayant été faire un tour dans le verger, pendant qu’on était à table, elle avait vu que les pêches n’étaient pas encore mûres, et qu’en conséquence elle venait de faire dire au château qu’on en apportât. Elle pria Mme de Balicourt, si, dans ce moment d’arrivée, elle se trouvait avoir besoin de quelque chose, d’envoyer au château, où rien ne manquait, et où tout serait à ses ordres. Il y avait dans l’importance de Mme Deshayes une obligeance qui se composait à la fois de vanité et de bonté : elle avait rendu plusieurs services à M. de Balicourt ; et comme la simplicité de Mme de Balicourt ne se choquait nullement de l’étalage de Mme Deshayes, on la recevait avec plaisir et d’une manière amicale. Avec Mme Deshayes était sa nièce Flore, jeune personne d’environ dix-huit ans, ni grande ni petite, ni blonde ni brune, ni grasse ni maigre, ni laide ni jolie, dont l’esprit et le caractère tout-à-fait insignlfians, comme sa figure, étaient aux ordres du premier occupant. Bonne ou mauvaise selon qu’on l’aurait voulu, Flore eût été l’un ou