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gauches, mais simples : on voyait qu’il avait été trop bien élevé pour être familier, et accoutumé à se voir trop bien traité pour être embarrassé. Antoine n’avait guère qu’un an de plus que Robert ; c’était le neveu de l’ancien curé, homme de mérite, qui avait beaucoup contribué à l’éducation de Robert, en sorte que les deux jeunes gens avaient été à peu près élevés ensemble. L’oncle d’Antoine était mort depuis six mois ; et comme il ne laissait aucune fortune, son neveu était resté chez le nouveau curé, à qui M. de Balicourt payait pour lui une petite pension, en attendant qu’on pût lui trouver quelque moyen d’existence. On vint avertir qu’on avait servi. Clémence rentra toute joyeuse d’avoir trouvé les orangers couverts de fleurs et les pêches presque mûres, et Casimir d’avoir mis en sûreté sa provision de cordes, de lattes et de planches. Césarine avait revu Mlle Dubois ; et comme d’ailleurs elle avait faim, elle oublia pour un instant sa mauvaise humeur. On jouissait de se trouver réunis, de se revoir dans cette maison chérie où chacun avait ses habitudes et ses affections. On dîna gaîment ; seulement lorsque Casimir parla de son bon ami Antoine