Page:Meulan - Une famille.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Ormeaux étaient une ancienne propriété de la famille Balicourt : le comte, en rentrant de l’émigration, n’en avait retrouvé qu’une partie, en sorte que sa fortune se trouvait extrêmement réduite. Il avait vendu le château, dont l’habitation et l’entretien devenaient trop dispendieux pour lui, se réservant seulement une petite maison qui avait été une des dépendances du bâtiment principal, et dans laquelle il s’était arrangé un logement commode et agréable. Pendant les événemens des Cent Jours, M. de Balicourt avait craint pour sa famille le séjour de la campagne, et avait exigé que Mme de Balicourt se rendît à Paris avec Clémence et Casimir, tandis qu’il demeurerait aux Ormeaux avec Robert, pour veiller sur ses propriétés, et empêcher, s’il était possible, qu’il fût fait aucun dégât dans sa maison. Il avait été assez heureux pour y réussir ; et comme son habitation était peu apparente, il avait obtenu de ne loger que des soldats, qu’il avait établis dans la ferme de manière à ce qu’ils n’eussent point de communication avec la maison ; en sorte qu’il était allé chercher sa famille à Paris, et en avait aussi ramené sa nièce Césarine, qui avait perdu ses